Le Mali, rejoint par la Mauritanie et le Niger, appelle à une intervention internationale en Libye. Alger, soutenue par l’ONU, l’UA et les USA s’y oppose. Le Tchad et le Soudan la rejoignent à demi mot.
Au moment où les chefs des états majors des pays du Sahel se réunissent à Tamanrasset, le chef de la diplomatie malienne Abdulaye Diop appelle depuis New York à une intervention militaire internationale en Libye. » Dans l’attente d’une solution à la crise libyenne, presque tous ce que nous sommes en train de faire pour résoudre le conflit du nord Mali, restera sujet aux menaces », a déclaré mercredi Abdulaye Diop dont les propos ont été rapportés par le quotidien américain Miami Herald.
Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies et de l’Union africaine, Diop a réitéré sa demande à l’adresse des leaders de la région auprès des Nations Unies pour l’établissement d’un contingent international pour neutraliser les groupes armés, poursuit la même source. Le ministre malien des affaires étrangères a, en outre, précisé que plusieurs maliens qui combattaient en Libye en 2012, sont rentrés au mali avec des armes et des munitions.
L’Algérie s’y oppose
Le Mali appelle donc par la voix de son chef de la Diplomatie à une intervention militaire internationale. Laquelle est rejetée complètement par l’Algérie, selon les déclarations faites ce mercredi par le chef de l’état major le Général Ahmed Gaid Salah, lors des travaux de la réunion ordinaire du Conseil des chefs d’état-major de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger ; qui se déroulent au siège du commandement de la 6ème région militaire à Tamanrasset.
Ahmed Gaid Salah a déclaré qu’il n’y aura pas d’issue à cette crise sans une coordination sécuritaire intense et de grande ampleur entre les pays limitrophes de la Libye. Il a, par ailleurs, réitéré la position de l’Algérie d’aller vers un dialogue inclusif de tous les belligérants en Libye. Une réunion des pays voisins de la Libye est attendue dans les prochains jours à N’djamena.
La France change de position
La France qui appelle depuis la réunion de Nouakchott en décembre dernier à une deuxième intervention internationale en Libye, s’est rétractée il y a deux jours en faveur d’une solution diplomatique.
Au Sahel, la Mauritanie et le Niger soutiennent l’appel malien à l’intervention internationale. Contrairement au Tchad, appuyant jadis la solution militaire, il semble changer de position depuis la visite d’Etat qu’avait effectuée son président Idris Deby à Alger, en fin de l’année dernière. « Tous les pays voisins doivent arriver à trouver un agenda unique pour aider ce pays. Les Libyens doivent se parler et trouver un canevas qui leur permet de se rapprocher davantage et de créer une nouvelle Libye unique et démocratique », avait-il déclaré à l’issue de sa rencontre avec Abdelazizi Bouteflika.