« Le montage automobile a été un échec sur toute la ligne. Il a coûté à l’Algérie, depuis 2016, huit milliards de dollars», a déclaré à Maghreb Emergent le patron du groupe Automobile Elsecom, Abderrahmane Achaïbou.
Ce professionnel de l’automobile qualifie l’expérience du montage de « grande supercherie » et d’ »arnaque ». Il explique que l’importation pure des véhicules neufs a créé bien plus de postes d’emplois que les dix-sept usines de montages récemment inaugurées en Algérie. « Le bilan de 2018 à lui seul fait ressortir 3 milliards de dollars pour les véhicules légers et les pseudos monteurs ont fabriqué 180 000 unités. Ces derniers étant exonérés de tous droits de douanes, de TVA et de taxe TVN (taxe véhicule neuf) affichent des prix excessifs. Le modèle des 5+5 dicté par l’ex -chef du gouvernement Ouyahia et qui a donné lieu à dix usines d’assemblage, n’a créé que 10 000 emplois selon moi, et 14 000 emplois d’emplois selon l’ex ministre de l’Industrie et des mines», signale Achaïbou.
« Je rappelle ici que lorsque l’on a mis fin à l’importation de véhicules, nous étions 120 000 personnes dans l’automobile. Le groupe Elsecom, à lui seul, comptait 1700 emplois directs et plus de 12 000 personnes gravitaient autour de son réseau de représentants dont le nombre était de 150 », signale le concessionnaire. « Le secteur était connecté à d’autres activités comme les banques, les assurances, les douanes…et permettait de recruter beaucoup de monde », conclut-il.