Dans une annonce qui pourrait redéfinir le paysage énergétique de l’Afrique de l’Ouest, le Niger a dévoilé son intention de construire une raffinerie et un complexe pétrochimique à Dosso, à environ 130 kilomètres au sud-est de Niamey. Ce projet ambitieux, dont la mise en service est prévue pour fin 2025, vise à transformer non seulement l’économie nigérienne, mais aussi à impacter significativement la dynamique énergétique régionale.
Lors d’une visite officielle en Algérie, le ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, a sollicité son soutien pour la réalisation de ces infrastructures stratégiques. « Nous comptons sur le soutien de l’Algérie, ce pays frère, pour la concrétisation de ces deux projets, qui revêtent une grande importance pour le développement du secteur énergétique au Niger », a déclaré M. Oumarou lors de sa visite à la raffinerie d’Arzew.
La future raffinerie de Dosso, avec une capacité de production minimale de 100 000 barils par jour, ambitionne de répondre aux besoins énergétiques d’un marché potentiel de plus de 72 millions d’habitants. Le général Abdourahamane Tchiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avait souligné l’importance de ce projet : « Nous allons transformer le brut sur place au lieu de le transporter, ce qui nous permettra d’obtenir tout ce dont nous avons besoin. »
Pour mener à bien cette initiative, les autorités nigériennes ont mis en place un comité technique de 22 membres chargé de piloter les différentes étapes du projet, de la sélection des partenaires stratégiques aux négociations des contrats.
L’Algérie, qualifiée de « fierté de l’Afrique » par le ministre nigérien, semble prête à répondre favorablement à cette demande de coopération. Abdelkrim Aoussi, Secrétaire général du ministère algérien de l’Énergie, a affirmé que la compagnie nationale Sonatrach est disposée à accompagner le Niger dans le développement de ses activités de raffinage et de pétrochimie.
Implications économiques et géopolitiques
L’impact potentiel de ce projet dépasse largement les frontières du Niger. Sur le plan économique, il promet de créer des milliers d’emplois directs et indirects, de stimuler le développement d’industries annexes et de réduire significativement la dépendance du pays aux importations de produits pétroliers raffinés.
Du point de vue géopolitique, ce projet pourrait renforcer la position du Niger comme acteur incontournable dans la région sahélienne. Il offre également l’opportunité de consolider les liens économiques avec l’Algérie et potentiellement d’ouvrir de nouvelles voies de coopération sud-sud en Afrique.