Une révélation fracassante a été faite ce lundi par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Chems Eddine Chitour sur le plateau de la chaine 3 de la radio nationale.
Evoquant les malaises qui rongent son secteur, le ministre a fait savoir que l’Algérie forme de moins en moins d’ingénieurs. En chiffres, il dira qu’en 1990, l’Algérie formait 8000 ingénieurs par an contre à peine 2000 actuellement, soit une chute de 75%.
L’introduction du système LMD (Licences/Master/Doctorat) à l’université algérienne au milieu des années 2000, est responsable en partie de cette situation.
« Avoir 2000 ingénieurs sur 350 000 diplômés universitaires par an. C’est rien du tout », dit-il en commentant ces chiffres. Il ajoute : « l’Algérie a besoin de dizaines de milliers d’ingénieurs par an ».
Pour corriger ce dysfonctionnement, le ministre explique que son département ministériel agira graduellement pour ne pas provoquer de choc.
« Nous n’allons pas mettre par terre le système LMD, mais nous allons plutôt essayer de l’adapter en donnant aux formations en master une teinte technologique. Une formation appelée ‘’Master technologique’’ sera crée. Des modules technologiques seront introduits dans des formations en master ».
Sur le moyen terme, le ministre annonce la réouverture des filières de technologie. Une réouverture qui sera, d’après lui, dans la sérénité, c’est-à-dire sans casser ce qui existe déjà.
Des consultations seront lancées avec les enseignants pour dégager une idée plus précise sur les spécialités techniques. Il a, en outre, fait savoir que la réforme de l’université doit commencer à l’école. « Nous avons aujourd’hui, très peu de bacheliers en mathématiques. Ils sont 2 à 3% seulement. C’est très peu», dira-t-il avant d’insister sur la nécessité de former des spécialistes en intelligence artificielle. Il nous faut également, une grande école économique.
Interrogé sur l’avenir du système LMD, le ministre a affirmé qu’un bilan sera fait sur ce système pour savoir où il a obtenu de bons résultats.
Pour ce qui est de l’utilisation de l’anglais à l’université, le ministre a indiqué que le passage à l’anglais devient un impératif. Mais, il précisera que ce passage se fera de manière graduelle. Le premier pas dans cette direction sera de faire de l’anglais la langue des thèses de doctorat.
Enfin, il a affiché une volonté de voir des universités et des instituts étrangers en Algérie. « Une université américaine en Algérie pourquoi pas ? », a-t-il déclaré.