M A G H R E B

E M E R G E N T

Energie

Algérie-Le nouveau ministre de l’Energie marque sa différence avec Youcef Yousfi

Par Yazid Ferhat
mai 26, 2015
Algérie-Le nouveau ministre de l’Energie marque sa différence avec Youcef Yousfi

Salah Khebri, nouveau ministre de l’Energie, insiste sur les économies d’énergie et le renouvelable. Une manière de se démarquer de son prédécesseur Youcef Yousfi.

 

Le nouveau ministre de l’Energie, Salah Khebri, s’est démarqué de son prédécesseur Youcef Yousfi sur un premier thème, les énergies renouvelables, dès son intronisation à la tête du secteur. Voulant apparemment marquer sa différence, après la tempête qui a entouré la prospection sur le gaz de schiste, M. Khebri se fixe pour objectif d’atteindre 37% d’électricité produite à partir de sources renouvelables à l’horizon 2030, soit dix points de plus que ce que prévoyait son prédécesseur Youcef Yousfi.

Sa démarche semble guidée par sa formation. M. Khebri n’est pas un pétrolier, mais un économiste du pétrole. Il ne s’intéresse pas en priorité aux gisements, à l’exploitation ou à la prospection. Pour  lui, les hydrocarbures constituent une matière première dont il faut tirer un profit économique et qu’il faut insérer dans une économie globale. Ceci constitue une vision très avancée, à condition qu’il puisse maitriser le secteur, avec ses lourdeurs et ses contraintes.

Ses handicaps sont aussi bien identifiés. Il ne connait pas l’amont pétrolier, il traine l’image d’un homme qui a émergé sous Chakib Khelil, et il devra gérer les retombées de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, avec les accords sur l’exploration du gaz de schiste conclus avec des compagnies étrangères. Il devra aussi survivre dans un secteur étroitement surveillé.

Programme ambitieux dans le renouvelable

Dès le premier conseil des ministres auquel il assisté, M. Khebri a mis la barre relativement haut dans le renouvelable, marquant une différence notable avec M. Yousfi. Les énergies renouvelables représenteront 37% de la production nationale d’électricité, contre 27%, selon le programme rendu public en février dernier. Ceci représente une économie de près de 300 milliards de m3 de gaz sur une décennie, quantité qui pourrait être orientée vers l’exportation. Le discours en vigueur durant l’ère Khelil – Yousfi insistait sur l’explosion de la consommation interne, qui devait doubler tous les cinq ans, ce qui imposait la priorité à la prospection pour trouver des gisements nouveaux en vue de satisfaire ces nouveaux besoins tout en maintenant un niveau élevé d’exportation.

Tranchant avec l’ère du gaspillage et de l’énergie pas chère, M. Khebri privilégie le volet économique, en insistant aussi sur l’efficacité énergétique. A l’horizon 2030, le programme d’efficacité énergétique permettra « un gain financier de 42 milliards de dollars », avec notamment l’objectif de réduire de neuf pour cent la consommation d’énergie. Ceci représente 63 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). M. Khebri rejoint en cela un courant en vogue qui estime que le plus grand gisement d’énergie est celui de l’énergie qu’on ne consomme pas. Le programme passe notamment par l’isolation thermique de 100.000 logements par an, la conversion au GPL de plus d’un million de véhicules particuliers et plus de 20.000 autobus.

Pas d’aspérités

Cette démarche permet à M. Khebri de donner une nouvelle empreinte à la politique pétrolière algérienne, alors qu’il n’était pas très connu sur la scène politique et économique algérienne, encore moins dans les milieux internationaux. Des spécialistes du secteur, consultés par Maghreb Emergent, ne lui connaissent pas d’attache particulière. Il n’avait pas de vie associative connue, ce qui maintient l’énigme autour du réseau qui en a fait ministre.

Malgré une longue carrière à Sonatrach, et surtout à l’Institut Algérien du pétrole (IAP) qu’il a dirigé pendant sept ans, après avoir enseigné l’Institut National des Hydrocarbures (INH), il n’a pas non plus brillé par des déclarations ou des prises de positions tranchées sur les questions énergétiques. « Pointilleux dans ses analyses, exigeant, très ferme, à la limite têtu, c’est quelqu’un qui ne change pas facilement d’avis ou de position », affirme un cadre du secteur qui l’a côtoyé. Propulsé à la tête de l’IAP du temps de Chakib Khelil, M. Khebri est logiquement mis au placard durant l’ère Yousfi. Il se retranche à Sonatrach, dans un poste secondaire, jusqu’à sa retraite en 2014, pour succéder à M. Yousfi quand celui-ci se trouve dans une impasse, à cause de la crise du gaz de schiste et de la baisse des revenus des hydrocarbures qui, rappelons-le, ont chuté de 41% durant les quatre premiers mois de 2015.

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

Le navire In Ecker transportant 30 000 tonnes de fioul arrive au Liban

Moins d’une semaine après son départ, le navire in Ecker du Groupe Sonatrach qui transportait plus de 30 000 tonnes de gasoil vers le Liban, est arrivé à bon port…. Lire Plus

Actualités Algérie

Le pétrolier algérien «In Ecker», chargé de 30.000 tonnes de fioul, quitte le port de Skikda pour le Liban

Le pétrolier algérien «In Ecker» a appareillé en direction du Liban, jeudi matin, avec un chargement de 30.000 tonnes de fioul, en exécution des instructions du président de la République,… Lire Plus

Á la une Energie

Sonatrach élargit son horizon : nouveaux marchés et projets stratégiques en 2024

Le groupe pétrolier et gazierSonatrach a connu une année 2024 marquée par une expansion significative de ses marchés d’exportation et le lancement de projets stratégiques, selon les déclarations de son PDG,… Lire Plus

Actualités Energie

Sonatrach a exporté vers de nouveaux marchés en 2024

Le groupe Sonatrach a réussi en 2024 à exporter vers plusieurs nouveaux marchés en Europe, en Amérique et en Asie, a indiqué le PDG du groupe, Rachid Hachichi. Invité de… Lire Plus

Actualités Energie

Sonelgaz et Duro Felguera reprennent les négociations sur le projet de centrale électrique à Djelfa

Une rencontre s’est tenue mercredi au siège de la Direction générale de Sonelgaz entre le PDG du groupe, Mourad Adjal, et une délégation de haut niveau de la société mexicaine… Lire Plus