Un an de prison ferme requis contre les jeunes Benncir et Kadi, le jugement connu le 18 mai - Maghreb Emergent

Un an de prison ferme requis contre les jeunes Benncir et Kadi, le jugement connu le 18 mai

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Les jeunes, Kadi Mohamed dit « Mohend », et Moez Benncir, incarcérés à Serkadji passeront encore une semaine en prison. Lors de leur procès qui s’est tenu ce matin, au tribunal Abane Ramdane (Alger), la présidente de séance a décidé de mettre l’affaire en délibéré jusqu’au 18 mai prochain.

Le parquet a requis une année de prison ferme à l’encontre des deux jeunes hommes arrêtés le 16 avril lors d’une manifestation du Mouvement Barakat. Le collectif des avocats (15) constitués pour la défense du jeune Mohamed Kadi dit Mohand, militant de l’association Rassemblement actions jeunesse (RAJ) et de son ami tunisien, éditeur de métier installé à Bejaïa, se sont relayés pour démonter le chef d’inculpation d’ « attroupement non armé qui peut troubler la tranquillité publique » pour lequel ils sont poursuivis.
«Les poursuites sont totalement infondées,» s’est insurgé Me Benissaâd Noureddine. « On s’attendait à ce que le verdict soit prononcé aujourd’hui, malheureusement…les deux jeunes resteront encore en prison jusqu’au 18 mai », a regretté un des avocats des deux jeunes incarcérés. Durant les plaidoiries, les avocats de la défense ont clamé que les deux jeunes n’avaient rien à voir avec la manifestation du Mouvement ‘’Barakat’’ (au cours de laquelle les deux jeunes hommes ont été arrêtés, place Audin, Ndlr). « Et quand bien même ils y étaient, pourquoi eux seuls ont été arrêtés et jetés en prison», a ajouté Me Benissad qui rappelle « que le droit de manifester pacifiquement et d’exprimer son opinion est un droit constitutionnellement reconnu à chaque algérien ».
«Insécurité judiciaire»
L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mustapha Bouchachi, ira plus loin en dénonçant, dans une déclaration à Maghreb Emergent, l’ « insécurité judiciaire » à la lumière de ce procès. « Ce genre de poursuites judiciaires représentent un danger réel pour les libertés et les droits de l’homme en Algérie. L’affaire n’est pas fondée, il n’y a pas eu d’élément qui constitue le délit d’attroupement, et c’est dommage que le parquet ait poursuivi ces deux jeunes », a-t-il expliqué.
Présent au procès, le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Betatache, considère, lui aussi, que le dossier est vide. « L’accusation n’a même pas pu fabriquer un dossier. Il est regrettable que deux jeunes aient passé 25 jours dans la prison de Sekadji, et ils en auront encore pour autre semaine, » a-t-il déclaré.
Abdelouahab Fersaoui, président de RAJ, qualifie pour sa part, l’affaire de « procès d’intention » lequel n’est pas fondé. « Ce n’est pas uniquement le procès de ces deux jeunes qui me fait peur, mais ce sont les citoyens algériens qui seront traités par cette justice », a-t-il dit. Il assure que collectif, né pour soutenir les deux jeunes hommes restera mobilisé jusqu’à leur libération «parce que nous croyons qu’ils sont innocents».

 

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