Hassan Khelifati s’est prononcé pour une amnistie fiscale graduelle et a assuré que sa compagnie n’envisageait pas de quitter la Bourse d’Alger.
Lors d’une conférence de presse à l’occasion des dix années d’existence de sa société, Hassan Khelifati, le patron d’Alliance Assurances, a appelé à faire bénéficier les producteurs de services, comme sa compagnie, de la révision de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) annoncée par le Premier ministre au profit des entreprises de production. « Je pense qu’il faut reconsidérer cette mesure en incluant tous les producteurs de biens et de services, car tous créent de l’emploi et participent à la prospérité de la communauté », a-t-il déclaré.
Le taux de l’IBS, pour rappel, a été unifié à 23% par la loi de finances de 2015 : il était auparavant de 19% pour les entreprises de production et de 25% pour les sociétés d’importation et de services.
Hassan Khelifati a également salué la révision annoncée de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), estimant, toutefois, que l’objectif final devrait être de la supprimer et de réaménager l’impôt local en l’orientant sur d’autres gisements. « Aujourd’hui, dans tous les pays du monde, les collectivités locales ont la possibilité d’exploiter d’autres gisements d’impôts : parkings, foncier local…», a-t-il argumenté.
« Pour une amnistie fiscale graduelle »
En ce qui concerne l’amnistie fiscale, que des patrons comme Slim Othmani appellent de leurs vœux, le PDG d’Alliance Assurances s’est dit en faveur d’une amnistie « même graduelle » à l’effet de permettre à l’argent circulant hors circuit bancaire de revenir dans le circuit formel. Il a exhorté les pouvoirs publics à trouver un moyen légal pour « rassurer » les opérateurs et « leur donner confiance » dans le système bancaire : « Cela ne veut pas dire que nous encourageons l’argent de la drogue ou du terrorisme, mais nous parlons de tout l’argent cumulé d’une manière ou d’une autre à cause du manque de confiance de la part des chefs d’entreprises et chefs d’entreprises vis-à-vis du système bancaire ».
Par ailleurs, même s’il estime que la cotation des titres d’Alliance Assurances à la Bourse d’Alger ne reflète pas ses performances financières, Hassan Khelifati a écarté la possibilité de sortir du marché boursier comme il avait menacé de le faire l’an dernier. « Ce n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il simplement répondu à une question sur ce sujet.
Progression du chiffre d’affaires de 7% en 2014
Lors de cette conférence de presse, Hassan Khelifati a indiqué que sa compagnie a déjà lancé sa filiale immobilière. L’un de ses tout premiers projets sera le nouveau siège social ultra moderne d’Alliance Assurances, en plein quartier d’affaires de Bab-Ezzouar, sur un terrain acquis auprès des services fonciers. « Il s’agit aussi de jouer notre rôle principal celui d’investisseur institutionnel », a-t-il indiqué.
En 2014, s’est félicité Hassan Khelifati, Alliance Assurances a enregistré une progression de son chiffre d’affaires de plus de 4 milliards de DA (4.427.170.545 DA), soit une hausse de 7% par rapport à 2013. La compagnie, cotée en bourse, a distribué un dividende de 35 DA par action, soit une hausse de 17 % par rapport à 2013 (30 DA par action).
Depuis sa création, Alliance Assurances a enregistré 1,5 million de contrats souscrits, a annoncé Hassan Khelifati, avec l’objectif d’atteindre les 2 millions d’ici la fin de l’année. En 2014, 40.000 dossiers de sinistres ont été remboursés pour un montant de 2,5 milliards de DA, en progression de 10% par rapport à 2013 (36.000 dossiers).
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