Les entreprises privées tunisiennes lancent une initiative, élaborée par l’organisation patronale UTICA, dont le but est de préparer « une feuille de route bien claire », d’ici septembre 2015, afin de constituer « un front uni contre le terrorisme et le sabotage économique ».
Vingt-huit organisations représentant le secteur privé tunisien, dont essentiellement l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), ont signé, jeudi à Tunis, « l’initiative du Secteur Privé : une année pour sauver l’économie du pays ». Il s’agit d’une initiative élaborée par l’organisation patronale pour préparer une feuille de route bien claire, d’ici septembre 2015, a souligné la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui.
Selon les Organisations signataires, la réussite de cette initiative nécessite la réconciliation de toutes les composantes de la société tunisienne appelées à constituer un front uni contre le terrorisme et le sabotage économique. Les représentants du secteur privé ont appelé le gouvernement à prendre, également, des mesures concrètes pour s’attaquer à l’écosystème du terrorisme, de la contrebande et du sabotage économique, son financement, sa communication et ses promoteurs.
La déclaration des représentants du secteur du privé comporte 8 points dont essentiellement, la sécurisation de la Tunisie qui exige davantage de mobilisation de moyens à travers la mise en place d’un mécanisme permettant aux entreprises de participer au financement du déploiement sécuritaire et la mise à la disposition des forces de sécurité de plus de moyens humains et matériels dans l’exercice de leur combat contre le terrorisme. Elle repose sur l’engagement de l’entreprise économique à lutter contre le terrorisme et à sauver le pays en faisant preuve de citoyenneté à travers la participation au financement des fonds spéciaux de lutte contre le terrorisme, de développement régional et d’accompagnement des jeunes dans la création de micro-projets.
Mettre en place un système de gouvernance sociale d’exception
L’initiative vise à remettre le pays au travail à travers un ensemble de mesures complémentaires et simultanées qui touchent la sphère des relations de travail. Parmi les mesures proposées, figurent la mise en place d’un système de gouvernance sociale d’exception pour une année, la déclaration, en vertu, des articles 36 et 49 de la constitution, d’un moratoire d’une année sur les grèves et d’assurer en parallèle une gestion consensuelle des conflits sociaux. La déclaration ambitionne à redonner espoir à la jeunesse et aux régions tout en facilitant la mobilité des jeunes pour leur permettre de travailler dans toutes les régions et de donner accès à un financement à taux zéro pour tous les investissements dans les 14 gouvernorats prioritaires.
Préserver le secteur touristique et les activités connexes
L’initiative de l’UTICA a donné une priorité au secteur touristique et les activités connexes. Pour préserver ce secteur, il faut mettre en œuvre sans délai le plan de sauvetage de la saison touristique élaboré par le Ministère du tourisme et les professionnels et l’élargir aux activités connexes au tourisme. Il s’agit, également, de procéder d’urgence à des améliorations des structures d’accueil aux points de passages aux frontières avec l’Algérie (climatisation des locaux, augmentation des effectifs, sécurisation des routes qui y mènent et aux aéroports) et de relancer le tourisme local et le tourisme de voisinage. Cette déclaration vise également à favoriser l’inclusion économique, vu qu’un grand nombre de petites et micro entreprises sont en dehors de la sphère formelle et ne bénéficient pas des avantages et de la protection que procurent le droit et les mesures en faveur du développement. Il s’agit de la réduction de la taxation fiscale et douanière et la création d’une haute Instance de l’Inclusion Economique et Sociale. Les représentants du secteur privé ont également convenu de communiquer de manière efficace afin de redorer très rapidement l’image de la Tunisie pour préserver le tourisme et les exportations, tranquilliser les IDE, les bailleurs de fonds et les Institutions Internationales via l’accélération du processus des réformes économiques (PPP, CI, Code des changes, Fiscalité, Système financier).