Marchés d’actions et des matières premières sont dans le rouge. En cause, la situation de déprime en Chine, mais surtout l’évolution du marché pétrolier, devenu une boussole sur le risque des marchés financiers, estiment mercredi des stratégistes.
A New York, Wall Street a entamé la séance de mercredi en nette baisse, les investisseurs délaissant les actifs risqués sur fond de regain d’inquiétude sur l’état de l’économie chinoise, après un nouvel accès de faiblesse du yuan et la publication d’un indicateur décevant sur le secteur des services. Les marchés sont également sensibles à la rechute des cours du pétrole dans un contexte géopolitique tendu, avec une crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ainsi que l’annonce d’un essai nucléaire nord-coréen, le premier d’une bombe H.
Une dizaine de minutes après le début des échanges, l’indice Dow Jones perd 217,84 points, soit 1,27%, à 16.940,82 points. Le Standard & Poor’s 500, plus large, recule de 1,22% à 1.992,03 points et le Nasdaq Composite cède 1,22% à 4.831,75 points.
Sur le plan macroéconomique, des données encourageantes ont été publiées avant le début des échanges à Wall Street. L’enquête mensuelle ADP a révélé des créations d’emploi supérieures aux attentes dans le secteur privé en décembre aux Etats-Unis et le département du Commerce a fait état d’une réduction du déficit commercial des Etats-Unis en novembre.
Aux valeurs, les géants pétroliers Exxon, Chevron et ConocoPhillips sont à la peine, avec des reculs compris entre 1,4% et 2,8%.
Marchés européens étourdis par le pétrole
Sur les marchés européens, le pétrole est devenu le nouveau baromètre des tensions financières. Le baril de Brent est au plus bas depuis 2004, et déstabilise les marchés d’actions. Le baril de Brent de la mer du nord est passé sous les 35 dollars mercredi en début d’après-midi, en baisse de 4,2%, entraînant dans son sillage les bourses européennes. L’indice CAC 40 perd 1,9 % à 4.452 points peu après 15 h, alors que l’Euro Stoxx 50 rechute de 1,92 %, portant son repli à 4,55% en trois jours. La Bourse de Paris n’est pas en reste avec un repli de 4 % depuis le 1er janvier. Le pétrole est « devenu le principal moteur des marchés européens », souligne Tangi Le Liboux chez Aurel BGC. « Depuis 2015, les indices actions européens étaient guidés par l’euro/dollar », mais depuis quelques semaines, « nous voyons bien que le pétrole et l’Euro Stoxx 50 évoluent de concert », constate le stratégiste pour qui, « le pétrole est devenu le principal moteur de la perception du risque sur les marchés financiers. Il prend le statut de l’indicateur qui résume les craintes sur la croissance mondiale, sur l’évolution de la situation en Chine ou sur la hausse des taux de défaut, notamment dans la dette spéculative américaine». A tel point que les bourses européennes ne profitent même pas ce mercredi de la hausse du billet vert, alors que l’euro est retombé à 1,0754 dollar.