Le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a affirmé que le produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie sera négatif pour la première fois depuis 1962, et que l’actuelle période est considérée comme exceptionnelle à tous les niveaux.
Lors d’une séance plénière, tenue jeudi, il a ajouté que la croissance de l’économie nationale en 2020, selon les prévisions, devrait être négative de l’ordre de 7,2. Et “si ce chiffre se réalise, il sera un excellent chiffre”, a-t-il dit.
Il a, en outre, souligné que la situation économique difficile de la Tunisie pré Covid-19 s’est aggravée après la crise sanitaire et que les indicateurs actuels de l’économie comportent des chiffres positifs et négatifs.
Le Gouverneur de la BCT a fait observé que le taux d’inflation est en baisse, espérant que d’ici la fin de l’année 2020, il atteindra les 5,7%, bien qu’il soit élevé, il reste positif.
Et de préciser que le prix du pétrole sur le marché international a permis à la Tunisie d’économiser environ 3 milliards de dinars et que les recettes des travailleurs tunisiens à l’étranger se sont stabilisées, au cours des 9 premiers mois 2020, pour se situer à 4604 millions de dinars, ce qui témoigne de leur solidarité avec leurs familles en Tunisie.
En revanche, le Gouverneur de la BCT a mis en garde contre la hausse du taux de chômage, au cours de la prochaine période, compte tenu des difficultés rencontrées par plusieurs institutions.
Il a estimé que le secteur de l’huile d’olive générera à l’Etat des revenus d’environ 800 millions d’euros, en 2020, ce qui nécessite un soutien aux filières gricoles stratégiques de la Tunisie en mettant en place des plans préalables.
Abassi a appelé, dans ce contexte, à identifier des solutions pour le secteur des phosphates et les problèmes du secteur pétrolier, qui ont privé la Tunisie de recettes importantes au cours de l’année 2020. Ces derniers ont été exacerbés par la baisse du nombre de touristes, en particulier en provenance des pays voisins.
Il a présenté, à cette occasion, plusieurs indicateurs, dont la baisse de l’investissement à 13% et de l’épargne à 6%, au cours de l’année 2020, ce qui entrave la réalisation de la richesse dans le pays.
Au sujet du dossier de l’endettement, il a souligné que la Tunisie enregistre une accumulation de dettes, orientées vers le paiement des dettes antérieures et non l’investissement, notant que le taux d’endettement pourrait dépasser 90%, au cours de la période à venir.
Par ailleurs, Il a indiqué que la BCT œuvrera à réduire le taux d’intérêt si on constate à nouveau une baisse du taux d’inflation en Tunisie, comme elle l’a déjà fait précédemment.
De même, le Gouverneur de la BCT a appelé à la consommation du produit tunisien et à la rationalisation de la consommation, et ce, dans le cadre d’un comportement positif pour soutenir l’économie tunisienne, précisant que le non voyage des Tunisiens a également contribué à la préservation des réserves en devises à environ 900 millions de dinars.
Il a conclu que l’inflation est un problème pour tous les citoyens, ce qui nécessite la coopération des Tunisiens en limitant les circuits parallèles et en rationalisant les opérations de financement.