Par : Dr AbderraIhmane MEBTOUL: Professeur des universités, expert international
Le monde traverse une crise inégalée où selon le FMI, la banque mondiale et l’OCDE le chômage et l’exclusion sociale tend à s’étendre au niveau planétaire, touchant surtout les pays les plus vulnérablesDans un contexte marqué par une incertitude exceptionnelle, avec une dette publique qui explose, 98% du PIB mondial en 2020 contre 84% en 2019, la Covid-19 ayant alourdi la dette mondiale de 24 000 milliards de dollars en 2020. Selon l’OIT au total en 2020, on a enregistré des pertes d’emplois sans précédent au niveau mondial atteignant 114 millions d’emplois si l’on compare à 2019.. Et l’économie mondiale, selon le FMI, devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2021, puis de 4,2 % en 2022 ne devant revenir au niveau de 2019, qu’en 2022 sous réserve de la maîtrise de l’épidémie du coronavirus.
En Algérie, comme dans tous les pays sans dénigrement, les gouvernants se trouvent confrontés à trois dilemmes. Le premier scénario est de continuer le confinement quitte à étouffer la machine économique avec les risques neuro psychologiques et surtout le risque d’exploitations sociales pour ceux qui n‘ont pas de revenus et de protection sociale.
Le second scénario est le dé-confinement total avec le risque d’un désastre sanitaire, qu’aucun Etat et système sanitaire ne pourraient supporter avec le risque d’une déstabilisation politique. La solution médiane est un dé-confinement progressif maîtrisé conciliant l’aspect sanitaire et économique, exercice il faut le reconnaître difficile.
Les chocs de 2020/2021 avec des vagues successives du coronavirus et les différents impacts au réchauffement climatique auront des effets durables sur l’économie du monde entre 2021/2030, dessinant un nouveau pouvoir économique mondial. J’articulerai ma démonstration en deux parties, le bilan macro économique, macro financier et macro-social pour ensuite tracer et les perspectives du redressement national.
1.-BILAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
1.1-Les équilibres macro économiques
Selon le rapport de mars 2021 du FMI, la croissance économique serait en 2021 de 2,9% contre une prévision précédente de 3,2% contre une croissance négative de 6% en 2020 et devrait baisser à 2,2% en 2022. Pour un PIB en nette diminution en 2020 de 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021.
Le besoin estimé pour un retour à la croissance par certains experts pour seulement 2021 est d’environ 20/25 milliards de dollars en devises sans compter la partie dinars, puisque l’Etat a décidé de ne pas recourir à l’endettement extérieur et les IDE sont en nette baisse, devant compter que sur la rente des hydrocarbures.
Car selon les données du ministère du Commerce sur les 2 milliards de dollars d’exportation, hors hydrocarbures, le 1er semestre 2021, plus de 70% sont des dérivées d’hydrocarbures et des produits semi-finis, donnant moins de 600 millions de dollars pour les produits à forte valeur ajoutée répondant aux normes internationales où pour avoir la balance nette pour l’Algérie , il faudrait soustraire toutes les exonérations fiscales et toutes les matières premières importées en devises.
La planche à billets d’un montant colossal pour 2021 d’environ 16 milliards de dollars (plus de 2160 milliards de dinars) outre son effet inflationniste, en cas où ces montants ne sont pas destinés à la création de valeur, à l’image du Venezuela, en rappelant l’expérience roumaine communiste , un endettement extérieur zéro mais une économie en ruine, risque d’avoir un effet sur les réserves de change puisqu’en mettant à la disposition des entreprises des crédits en dinars , le taux d’intégration ne dépassant pas 15%, celles ci ayant besoin de devises , se porteront importatrices Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation, de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars , pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait du être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.
C’est que nous avons assisté à une décroissance du PIB à prix courants qui est passé de 180 milliards de dollars à prix courants en 2018, 171 en 2019 et à environ 160 milliards de dollars fin 2020. Un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente, un taux positif de 2,9% en 2021, rapporté à 2020, moins de 6% donnant un taux de faible, en termes réel entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. Avec l’épidémie du coronavirus et les restrictions d’importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% d’entreprises sont en difficultés , fonctionnant à moins de 50% de leurs capacités et pas d’investissements potentiels nouveaux , la majorité des projets n’ étant qu’ études ou en aux intentions, un mémorandum n’étant pas un contrat définitif.
Le seuil de rentabilité, si les projets sont lancés en 2022 au moins 5/7 ans, soit 2027/2029, donc ne devant pas attendre des entrées de devises avant cette date, alors que le monde économique aura profondément changé, et pour les projets PMI/PME leur seuil de rentabilité se fera dans deux à trois ans.
1.2-Les équilibres macro financiers
Selon le FMI, les lois de finances 2020/2021 2021, fonctionnent sur la base d’un cours supérieur à 100 dollars, l’Algérie possédant encore des marges de manœuvres, la dette publique globale s’établit à 51,4% du PIB en 2020 contre 45,6% en 2019 avec une dette publique intérieure de 50,8% en 2020 contre 45% en 2019 et une dette extérieure faible de 0,6% du PIB . Mais soyons réalistes, entre 2021/ 2025, comme pour les années passées, 98% des recettes en devises avec les dérivées dépendent toujours des hydrocarbures, nécessitant une nouvelle politique énergétique axée sur la l’efficacité et la transition énergétique.
Il s’agit d’entrevoir un nouveau management de Sonatrach dont la production en volume physique est en baisse, Sonatrach ayant signé des mémorandums qui ne sont pas des contrats définitifs, ayant attiré que peu d’investisseurs potentiels sur le terrain devant revoir l’actuelle loi des hydrocarbures. Selon un rapport mensuel publié le 12 mars 2021 par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production algérienne de pétrole a atteint 878.000 barils en février 2021 contre 874 000 barils par jours en janvier, avec une remontée entre juin Et juillet 950.000 barils/j contre plus de 1,5 /1,2 millions de barils entre 2007/2010.
Mais ne jamais oublier que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel GN 30% 70% par canalisation, 43 milliards de mètres cubes gazeux en 2019, 41 en 2020 en espérant 43/44 en 2021 contre plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux entre 2007/2009, dont le cours est passé de plus de 10 dollars le MBTU en 2009/2013 à moins de 2,70 dinars le MBT entre 2018/ avril 2021 avec une remontée entre juillet et septembre entre 3,5 et 4,5 dollars le MBTU (bourse-07 avril 2021, 2,640 dollars le MBTU)
Pour la loi de finances -2021 où les dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d’équipement) se situent à environ 64,98 milliards de dollars au cours de 128 dinars un dollar au moment de l’établissement de la loi et les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) estimées à 41,62 milliards de dollars, cela donne un déficit budgétaire record de plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars avec un déficit global du trésor de 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB, montant qui risque d’être accentué par les exonérations de la TVA de certaines produits, pour des raisons sociales, qui feront baisser la fiscalité ordinaire, creusant davantage le déficit budgétaire.
Le déficit du compte courant bien qu’en amélioration serait de 7,7% du PIB en 2021 contre 10,5% en 2020 mais avec une détérioration en 2022 8,7% du PIB. Les réserves de change sont passées de 194,0 milliards de dollars fin 2013 à 2019 : 62 milliards de dollars fin 2019 à 48 fin 2020 et entre avril mai à 44 milliards de dollars, malgré toutes les restrictions à l’importation et conduire dans cette voie sans ciblage des importations conduira à la paralysie économique et donc l’implosion sociale.
C’est comme un ménage qui restreint son alimentation , faisant des économies mais au risque de multiples maladies. Évitons tant l’expérience roumaine communiste à la fin de son règne ou pour préserver les réserves de change l’on a tout restreint ce qui a conduit à l’implosion sociale du fait d’une économie en panne et l’économie rentière vénézuélienne avec la planche à billets incontrôlée qui a conduit à une inflation de plus de 1000% par an. C’est que le ministère des Finances dans la loi de finances cotation du dinar algérien à plus de 70%, la Banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer 2021, projette , une amplification de la dévaluation du dinar , pour 2022, 149,32 DA pour 1 USD et pour 2023, 156,72 dinars pour 1 USD, donc l’accélération du processus inflationniste du fait de la faiblesse de l’offre En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle fluctuant en fonction du taux d’inflation d’environ 300 dinars un euro minimum courant 2022, surtout en cas d’ouverture des frontières.
1.3-Les équilibres macro sociaux
C’est que le marché de travail alimenté par le dépense publique via le rente les hydrocarbures, montre clairement une économie rentière avec les emplois dominants dans les services/ commerce 60% de total, le BTPH 17%, qui selon les organisations patronales aurait perdu plus de 150.000 emplois en 2020 du fait de la crise, l’ industrie moins de 13% avec plus de 2 millions de fonctionnaires et une les productivités les plus faibles au niveau de la région Mena, selon l’OCDE , deux fois plus de dépenses monétaires pour avoir deux fois moins d’impacts économiques et sociaux. Le taux de chômage devrait s’établir à 14,5% en 2021 14,9% en 2022 contre 14,2% en 2020 avec un taux d’inflation de 4,9% en 2021 contre 2,4% en 2020 avec une envolée des prix à la consommation, plus de 6% en 2022. Si l’on prend les données officielles entre 2000/ fin 2020, le taux d’inflation qui n’ pas été réactualisé depuis 2011, approche les 100% devant pondérer ce taux par au moins 20%, le besoin étant historiquement daté, assistant à une nette détérioration du pouvoir d’achat surtout des revenus fixes , les couches moyennes non liées à la rente, rejoignant les couche pauvres . Pour l’Algérie, la population active approche les de 13 millions en 2021, et sur une population totale résidente , 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021. Qu’en est-il de l’évolution du cours officiel du dinar corrélé aux réserves de change pour la période de 2017 au 08 septembre 2021 qui a un impact sur le pouvoir d’achat , le taux d’intégration entreprises publiques et privées ne dépassant pas les 15/20% : 2017 : 77,26 dinars pour 1 dollar et 69,20 dinars pour 1 euro – 2018 : 116,62 dinars pour 1 USD et 137,69 dinars pour 1 euro : – 2019 : 119,36 dinars pour 1 USD et 133,71 dinars pour 1 euro – 2020 : 128,31 dinars pour 1 USD et 161,85 dinars pour 1 euro et le 08 septembre 2021 cours achat . 136,34 dinars un dollar et 161,32 dinars un euro Cette dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l’euro accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, en plus du manque de liquidités, amplifiant la sphère informelle où selon la banque d’Algérie entre 2019/2020, la masse monétaire circulant en dehors du circuit bancaire, a atteint 6140,7 milliards de dinars (près de 47,23 milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar ) à la fin de l’année 2020 soit une hausse de 12,93% par rapport à 2019. Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre avec la presse le 04 avril 2021, a indiqué que le chiffre oscillerait entre 6000 et 10 000 milliards de DA (soit au cours de 130 dinars un dollar entre 46,15 et 76,92 milliards de dollars, soulignant qu’ils existent des données contradictoires, écart énorme étant dû à un système d’information non fiable, et que les mesures adoptées pour drainer une partie de cet argent, via la finance islamique, ont permis de drainer seulement 100 milliards de dinars soit à peine 1% si l’on prend le montant de 10 000 milliards de dollars Le dérapage du dinar contribue ainsi à la baisse des salaires ramenés en devises.
Le taux officiel d’inflation selon les données officielles cumulée a dépassé les 82% entre 2000/2020 et en redressant les taux de 20% nous avons une détérioration du pouvoir d’achat durant cette période de 100% Les tensions sociales, à court terme tant qu’il y a la rente, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux représentant 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021, mais mal gérés et mal ciblés, qui ne profitent pas toujours aux plus démunis et par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale. Dossier politique éminemment sensible avec des impacts socio-économiques, la mise en place de subventions ciblées suppose, à la fois, un système d’information fiable posant la difficulté de l’intégration de la sphère informelle (revenus informels) et une large concertation sociale pour éviter des remous sociaux qui ont des incidences politiques et sécuritaires, devant concilier, impérativement, le couple efficacité économique et une profonde justice sociale, à ne pas confondre avec égalitarisme qui décourage toutes les initiatives créatrices. Or le constat est que nous assistons à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures, sans ciblage bien qu’existent certaines dispositions encourageant l’entreprise.
Quant aux caisses de retraites, véritable bombe à retardement, pour 2020, les perceptions ont atteint les 762 milliards de dinars et les dépenses dépassent les 1.400 milliards DA avec un déficit observé de l’ordre de 640 milliards DA avec une prévision de 700 milliards de dinars 2021. Existant le système de répartition dominant, le système de capitalisation étant embryonnaire, Pour 2020, la caisse est principalement financée à hauteur de 18,25% du total des cotisations des chefs d’entreprises et des employés, représentant seulement 34,5% du salaire cotisable. Pour environ 3,3 millions de retraités fin 2020 et le ratio de nombre de travailleurs cotisants pour un retraité est actuellement à 2/1 alors que le norme pour garantir la viabilité d’un système de retraite est d’au moins cinq actifs cotisants pour un retraité.
2.-LES AXES DE LA RELANCE
Un plan d’action doit être quantifié avec précision
2.1-Une Nation ne peut distribuer plus que ce qu’elle a produit quitte à aller vers la dérive économique et sociale et je m’interroge avec de nombreux experts, sur les moyens de la réalisation de la politique économique et sociale du plan d’action du gouvernement. Ce plan ne donne pas de prévisions chiffrées, à court et moyen termes, le coût, les délais des projets et son mode de financement en dinars et en devises, année par année, entre 21021/2024. La raison est que les pouvoirs publics n’ont pas voulu trop s’aventurer sur ce terrain vu que les prix du pétrole et du gaz, principales ressources en devises, sont instables. D’où l’importance de bien synchroniser les axes du plan de relance économique qui pour toute opérationnalité doit donner des quantifications précises année par année entre 201/2024 ; coût du projet en devises et dinars , délais de réalisation, part du capital national public -privé, et étranger, et impacts sur les équilibres économiques, financiers et sociaux évitant ces chiffres globaux trompeurs comme ce montant annoncé de plus de 2 milliards d’exportation hors hydrocarbures alors que plus de 70% proviennent des dérivées d’hydrocarbures et des produits semi finis. Ou trouver le capital argent pour financer les projets phosphates fer de plus de 15 milliards de dollars, le port de Cherchell plus de 6 milliards de dollars, le fameux gazoduc datant de 2009 Nigeria Algérie entre 17/18 milliards de dollars ( paradoxe le Nigeria est également en négociation avec le Maroc pour ce même projet), sans compter les autres projets d’investissements et la couverture des besoins sociaux? Je développe quatre axes directeurs pour comprendre les enjeux géostratégiques du nouveau monde et élaborer des stratégies d’adaptation dans le cadre d’une planification stratégique . Les actions sectorielles doivent se mouler au sein d’une d ‘une fonction objectif stratégique devant tracer un registre d’engagements pour le court terme et le moyen terme, définissant clairement les contraintes externes , les actions concrètes pour insérer harmonieusement l’Algérie au sein de l’économie mondiale entre 2025/2030 et les contraintes internes socio-économiques, financières et techniques internes ; -les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents et les conséquences probables de ces choix ; les méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen termes) et les variables ( court terme) dont dépend un système complexe. Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient d’apporter des réponses opérationnelles sur les réalisations physiques et le plan de financement. La structure de l’action en faveur des réformes est globalement formée de cinq segments qui fondent le processus opérationnel :-l’administration qui constitue la cheville ouvrière par son importance stratégique,-la société civile/syndicats,- les citoyens dans leur diversité,-les partis politiques et les opérateurs publics et privés. C’est que tout plan fiable doit reposer sur une nouvelle gouvernance nationale et locale avec plus de décentralisation et non déconcentration, à travers des réseaux et non plus avec l’ancienne organisation hiérarchique rigide tant de l’Etat que des entreprises, , impliquant les élus locaux et la société civile ( entrepreneurs publics, privés ,banques, universités, centre de recherche, associations), tout plan opérationnel doit s’inscrire dans le cadre d’une vision stratégique tant des mutations internes qu’ internationales, comment s’oriente les filières au niveau mondial entre 2021/ 2030 dont la transition numérique et énergétique, en étant réaliste les hydrocarbures traditionnels resteront encore pour 5 à 10 ans la principale ressource en devises du pays sous réserve de la mise en place de nouvelles filières concurrentielles et il s’agira de concilier l’efficacité économique et la cohésion sociale par le dialogue social avec de nouveaux réseaux et mobiliser les ressources tant humaines et ajuster les ressources financières en distinguant la partie dinars et la partie devises avec un planning daté pour éviter les réévaluations permanentes ,des projets non maturés, lutter contre les surcoûts, revoir la règle des 49/51% en dressant une balance devises et une nouvelle politique économique afin d’éviter l’épuisement des réserves de change horizon 2022.
2.2- Les cinq axes stratégiques.
Premièrement, la réforme politique et institutionnelle, la production d’une culture politique participative l’élaboration d’un nouveau consensus politique permettant de dégager une majorité significative dans le corps social en faveur des réformes, consistant principalement à revoir l’aménagement fonctionnel du pouvoir d’Etat ; une redéfinition du nouveau rôle de l’Etat dans le développement économique et social , nécessitant à la fois de définir d’une manière claire le droit de propriété, donc les relations entre l’Etat et le marché qui doivent procéder d’une démarche pragmatique par une définition des règles incitatives et une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles régionaux économiques et enfin restructurer le système partisan , le champ de l’information et de la communication pour s’adapter aux bienfaits et aux menaces des nouvelles technologies (cyber-attaques) et réorganiser le mouvement syndical et associatif et la promotion de la femme, signe de la vitalité de toute société. Deuxièmement, la lutte contre la bureaucratie néfaste par la numérisation de tous les secteurs qui enfante la sphère informelle et la corruption, car comme le note avec pertinence, un philosophe du XIXème siècle à propos de ce fléau, le but du bureaucrate est de donner l’illusion d’un gouvernement même si l’administration fonctionne à vide, en fait de gouverner une population infime en ignorant la société majoritaire, avec une triple conséquence : 1ère conséquence : une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays ; 2ème conséquence : l’élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique ; 3ème conséquence : la bureaucratie bâtit au nom de l’Etat des plans dont l’efficacité sinon l’imagination se révèle bien faible. Troisièmement, priorité des priorités,, le savoir étant la condition essentielle du développement, est la réforme de l’école du primaire en passant par le supérieur et la formation professionnelle ,la réforme du système éducatif, une nouvelle politique des secteurs névralgiques l’agriculture, l’eau, la santé, l’habitat, les infrastructures. Quatrièmement, revoir la gestion des entreprises publiques dont certains leur ’assainissement auprès du trésor ayant coûté selon une note du premier ministère reprise par l’APS le 03/01/2021, durant les 30 dernières années plus de 250 milliards de dollars alors que plus de 80% sont revenues à la case de départ ; et pour plus de transparence revoir la gestion de Sonatrach qui en ce mois d’août 2021 après près de 60 années d’indépendance c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach, procurant la majorité des devises avec les dérivées(97/98%), le Ministère de l’énergie devant s’orienter vers l’efficacité et transition énergétique. . Cinquièmement, la réforme du système financier, lieu de distribution de la rente dont , le système douanier pour éviter des surfacturations faute d’absence d’un tableau de la valeur relié au réseaux internationaux, (poids prix/qualité) ; le système domanial favorisant la dilapidation du foncier ; le système fiscal favorisant la fraude fiscale, le système bancaire public représentant plus de 85%,le secteur bancaire privé étant marginal, ayant permis des crédits faramineux octroyés à certains oligarques privées, des bonification de taux d’intérêt,, sans corrélation avec la création de richesses.
En résumé, il ne faut pas cacher la réalité,car c’est par un diagnostic objectif, évitant les erreurs du passé de la fuite en avant,avec de fausses promesses, que l’on corrige ses erreurs, la situation économique et sociale est préoccupante, existant un lien dialectique entre sécurité et développement. Sans retour à la confiance, et à la tolérance devant apprendre à respecter les idées contraires productives, non le dénigrement, personne n’ayant le monopole du patriotisme et de la vérité, supposant un renouveau de la communication, point de développement. Pour une société participative, seul le nouveau «deal» entre l’Etat , les citoyens et les entrepreneurs, est à même de créer un climat de confiance et d’assurer la crédibilité de l’Etat car c’est aux dirigeants à ressembler à leur population et non aux citoyens de ressembler à leurs dirigeants. Nous avons une population merveilleuse, y compris la diaspora, qui a fait preuve en des moments ou la Nation est en danger tant par le passé que par le présent comme récemment avec cet immense élan de solidarité pour l’unité nationale.. Les enjeux économiques au XXIème siècle, seront déterminants pour avoir une influence dans les relations internationales. La promotion des synergies culturelles, économiques, politiques sont seules à même d’intensifier une coopération pour un développement durable ente le Nord et le Sud, et ce afin de faire de notre univers un lac de paix et de prospérité partagée d’où seront bannis l’extrémisme, le terrorisme et la haine. Avec le réchauffement de la planète nous devrions assister à des impacts sur la sécurité alimentaire et à d’importants flux migratoires ; le problème de l’eau sera un enjeu majeur du XXIème siècle et la transition numérique et énergétique devrait recomposer le pouvoir économique mondial.. Sous réserve d’un renouveau de la gouvernance tant centrale que locale, l’Algérie, acteur stratégique de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot.
Intervention en vidéo conférence suivie d’un large ,débat du professeur des universités, expert international Dr AbderraIhmane MEBTOUL à l’invitation du Parti MSP devant la majorité de ses députés le 08 septembre 2021 de 14-15h30