Voici la synthèse de la situation dans la capitale algérienne alors que des manifestants continuent d’affluer vers le centre ville. Le déferlement populaire sur Alger est encore difficile à estimer ce vendredi 1er mars.
Sans doute supérieur à 200 000 personnes une heure trente après la fin de la prière du vendredi. En fait le centre ville est bloqué par la foule sur plus de 4 km de distance entre le haut Didouche, Place 1er mai et Place des Martyrs ou la police a tenté d’empêcher les habitants de Bab El Oued de rallier le centre ville. Le slogan le plus largement chanté est « Makach El Khamsa Ya Bouteflika oujib BRI ou Essaika » un mot d’ordre de défiance au chantage du pouvoir qui le défie d’envoyer ses troupes spéciales que cela n’empêchera pas le barrage au 5e mandat de Bouteflika. La composition des cortèges qui ont afflué vers le centre est plus diversifiée que vendredi dernier. Plus de femmes, plus de familles manifestants ensemble, plus de personnes âgées. Elle est aussi plus diversifiée socialement. Les classes moyennes sont plus fortement représentées que lors du vendredi dernier.
Des chefs d’entreprises, des retraités de la haute fonction publique, des anciens ministres se sont joints à des carrés animés par les leaders de l’opposition. Les forces de l’ordre ont fini par céder le passage aux différents points qu’ils voulaient bloquer pour empêcher la convergence des cortèges. A part une salve de tirs lacrymogènes à la place premier mai vers 13 h 45 et des interpellations musclés à la place Des Martyrs un peu plus tard, la répression des manifestants demeure contenue.
Une tentative de remonter vers le palais de la présidence à El Mouradia a été stoppée par un tir de barrage aux lacrymogènes à hauteur du palais du peuple. Les commerces du centre ville sont bien sur tous fermés par cette journée de repos hebdomadaire. Internet n’a pas été coupé comme le vendredi dernier. Les manifestants continuaient d’affluer à tous les points d’entrée vers le centre en milieu d’après midi.