La part de l’armée dans l’économie égyptienne se situe entre 1,5 et 2% a affirmé samedi le président égyptien Abdelafatah Al-Sissi qui démentait des évaluations faites par des observateurs situant la part des forces armées entre 20 à 50%.
« J’aurais aimé que cela soit vrai, l’armée c’est l’Etat. Mais les forces armées égyptiennes ne détiennent pas 50% de l’économie. Le chiffre réel est de 1,5% à 2% » a-t-il déclaré à une cérémonie consacré à l’expansion d’une entreprise de l’armée. «Nous aurions aimé être à 50% » a-t-il dit car l’armée et l’Etat font «un ».
Les forces armées se sont acquittées des taxes sur tous les projets et sont soumises aux normes et aux audits, a-t-il précisé. Selon lui, la différence entre les entreprises de l’armée et les autres sociétés réside dans le «niveau de discipline ».
Le poids économique de l’armée égyptienne est – en l’absence de données chiffrées officielles – une source permanente de spéculation. Mais le chiffre de 1,5% à 2% donné par Al-Sissi est très éloigné de l’estimation la plus basse donnée par les observateurs de 20%. Les estimations les plus élevées donnant une part de 45 à 50% de l’économie à l’armée.
L’Egypte, sous Nasser, a suivi le modèle des pays socialistes dans sa politique d’industrialisation et certains ont évoqué la constitution d’un complexe «militaro-industriel ». L’armée égyptienne produit des armes mais également des produits alimentaires et d’autres marchandises «civiles » pour satisfaire ses propres besoins.
Pourtant, le rôle économique de l’armée s’est davantage accru durant la période «libérale » de Hosni Moubarak avec des investissements dans pratiquement tous les secteurs. En 2012, la correspondante du journal Le Monde faisait le constat du grand poids de l’armée
«Jouant sur tous les tableaux, les militaires tirent parti de leurs réseaux politiques pour obtenir des contrats juteux. Ils exploitent la main-d’œuvre gratuite que constituent les soldats dans des usines qui ne sont pas soumises au droit syndical ni au droit du travail. A ce régime, leurs affaires prospèrent. L’armée assure 18 % de la production alimentaire nationale. Les bénéfices se compteraient en milliards de dollars.»