Le problème de l’Algérie n’est pas la baisse des prix du pétrole mais la structure de son économie, a souligné, lundi, sur Radio M, l’économiste et spécialiste du commerce international, Mouloud Hedir.
Selon lui, les Algériens ont tendance à tout mettre en relation avec le secteur des hydrocarbures. La responsabilité de la crise actuelle est perçue sous l’angle de la baisse des prix du pétrole sur le marché international alors que le problème se pose au niveau de la nature même de l’économie algérienne, assure-t-il.
«Notre problème est que nous sommes dans un modèle économique insoutenable qui fait dépendre tous les secteurs d’un seul secteur. Faire de l’industrie sur cette base est complètement absurde», a-t-il affirmé.
Pour illustrer cette dépendance, Mouloud Hedir, a cité les statistiques du commerce extérieur. « En 2016, la valeur des importations algériennes se situait entre 36 et 37 milliards de dollars au moment où les exportations étaient de 28 milliards de dollars. Quelle est cette industrie où tous les secteurs sont financés par un seul ? ». C’est toute la structure économique du pays qui est à revoir, a-t-il estimé.
Interrogé au sujet de la réduction des importations de 15 milliards de dollars, à travers le contingentement de 21 catégories de produits, prévue pour cette année, l’invité de Radio M a souligné que le problème ne se situait pas à ce niveau car la réduction des importations est une mesure simple à entreprendre. « Lorsque vos moyens financiers se réduisent vous réduisez automatiquement vos importations », a-t-il indiqué.
La question qu’il faudrait se poser, selon lui, est de savoir si les 21 catégories de produits touchées par la limitation des importations sont ceux qu’il faudrait réellement cibler. A une question sur le développement des exportations, Hedir rappelle l’évidence qu’il d’abord produire pour pouvoir le faire. L’Algérie, a-t-il estimé, n’a pas d’autre choix que celui de développer son secteur industriel.