L’avocat du Trésor public accuse particulièrement Abdesselam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie.
Dans un entretien paru ce mercredi 22 avril sur les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie, l’avocat du Trésor public, Zakaria Dahlouk, a indiqué que dans le cadre des trois affaires de corruption qui ont jusque-là été traités par la justice (l’affaire de l’automobile et du financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat et celle de la famille Hamel), l’instruction et l’expertise ont révélé que le préjudice subi par le Trésor public s’élevait à 10 000 milliards de dinars, soit environ 78 milliards de dollars.
Tout en désignant l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, comme principal instigateur de ces affaires et « architecte du chaos », Zakaria Dahlouk estime que le pire reste à venir, en faisant référence aux affaires qui sont en attente de jugements.
« Lorsqu’on observe ce qui s’est passé, on est envahi par un sentiment de révolte. Comment ? Qu’est-ce qui a fait qu’une poignée de personnes aient pu gérer tout cet argent ? C’est la dimension d’un budget d’un continent, autour de nous les pays ne dépensent pas autant», a-t-il déclaré à nos confrères du Soir d’Algérie. Et d’ajouter « Abdesselem Bouchouareb est l’une des personnes qui a causé le plus de tort à l’Algérie. Sa mauvaise gestion était volontaire et elle a entraîné une saignée de l’argent public. Il a fait des lois qu’il a outrepassées. C’est du jamais vu dans les annales de la justice. L’affaire des 26 milliards des années 80 n’est rien comparée à ce à quoi nous assistons ».
Par ailleurs, l’avocat a également révélé que l’ampleur des scandales s’étendait au niveau d’une vingtaine de wilayas. « Prenez l’affaire Hamel. Les biens fonciers et immobiliers sont au nombre de quarante-neuf entre Alger et Oran uniquement (24 à Alger et 25 à Oran)», a-t-il martelé.
Selon la même source, le secteur le plus affecté par la corruption est celui de l’industrie, l’un des poumons de l’économie nationale. Il ajoute que quelque 200 sociétés appartenant aux anciens responsables et hommes d’affaires, seraient concernées par les mesures et procédures judiciaires en cours (10 sociétés par homme d’affaires en moyenne), dans les secteurs de l’import-export, la cimenterie, l’industrie, l’hydraulique, le domaine pharmaceutique, le sport et même la poudre de lait pour bébé.