Le projet de ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset, inscrit dans la promesse électorale de 2019, constitue un projet d’infrastructure de 2 000 kilomètres. Ce tracé stratégique vise à connecter la capitale aux régions du sud, avec pour objectifs le désenclavement territorial, le développement économique et l’amélioration des connexions continentales.
Conçue comme une infrastructure de nouvelle génération, cette ligne permettra des circulations à haute vitesse, reliant les principales métropoles du sud. Le tracé connectera successivement Alger aux régions de l’intérieur, réduisant drastiquement les temps de parcours et redessinant les perspectives de mobilité dans l’espace saharien.
Lors du Conseil des ministres de dimanche, le président de la République a insufflé une nouvelle dynamique à ces projets d’équipement. Il a appelé à “accélérer la modernisation du réseau par une interconnexion stratégique » et à créer des infrastructures « en adéquation avec les projets à fort potentiel économique”. L’accent a été mis sur “la priorité absolue accordée à l’axe ferroviaire méridional et à l’interconnexion avec les espaces africains limitrophes”.
Dans le prolongement de cette vision, le gouvernement a également programmé des interventions sur le réseau portuaire. Le président a mandaté le Groupe de travaux maritimes (GTM) pour entreprendre le désensablement de plusieurs ports secondaires, dont Boudis, Bejaïa, Annaba et Mostaganem. Ces travaux visent à revitaliser des infrastructures névralgiques pour le développement économique régional.
L’état d’avancement du projet témoigne d’une progression méthodique. Actuellement, 58 km sont en exploitation, 895 km en phase d’études, 250 km en chantier et 650 km en préparation. La feuille de route prévoit d’atteindre Adrar et Tamanrasset à l’horizon 2027.
Au-delà des infrastructures physiques, le projet ambitionne de valoriser les ressources minières, de stimuler les flux commerciaux et de désenclaver les territoires, incarnant une stratégie de développement holistique.
Connexions transfrontalières et perspectives géopolitiques
Cette ambition transcende largement les frontières nationales. Le projet s’intègre dans une dynamique de connexion régionale, en liaison avec des pays comme le Mali, la Libye et le Nigeria. Il contribue à l’édification de la zone de libre-échange africaine, positionnant l’Algérie comme un acteur central des mobilités continentales.
La dimension internationale se mesure à l’aune de l’extension projetée de 12 400 kilomètres. Cette ambition s’articule avec les perspectives de développement du réseau ferroviaire national, qui vise 6 000 km en 2027 et 12 000 km en 2030, accompagnés d’une modernisation des infrastructures portuaires.