En janvier prochain, le Qatar ne fera donc plus partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dont il fut, en 1961, le premier membre à rejoindre les cinq pays fondateurs (Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela) lesquels avaient créé l’organisation en 1960.
Il faut aussi relever que le Qatar n’est presque plus un pays pétrolier. Sa production quotidienne est de 600 000 barils par jour (9 à 10 millions de barils pour l’Arabie), autrement dit à peine 2% des pompages de l’Opep. Ses réserves estimées sont de 25 milliards de barils (ou giga-barils, Gb) soit le dixième du royaume wahhabite (270 Gb). En clair, le départ du Qatar ne va pas bouleverser le marché pétrolier. Cela ne devrait donc pas avoir un impact important sur les cours. C’est donc le timing de cette décision qui interpelle. Cette semaine est importante pour le Cartel qui se réunit demain et après-demain (6 et 7 décembre) pour décider de la marche à suivre pour endiguer le repli des cours du baril. Même si Doha promet de respecter ses engagements, son annonce crée le trouble. Et les contempteurs de l’Opep notent avec satisfaction que l’unité de l’organisation connaît là sa première faille d’importance.
Une unité menacée ?
Il faut dire que cette organisation a toujours réussi à passer outre les divisions politiques entre ses membres. N’accueille-t-elle pas l’Arabie saoudite et l’Iran ? L’Irak n’y siège-t-il pas aux côtés du Koweït ? Très critiquée en Occident, notamment au Congrès américain, où on l’accuse de manière régulière de position dominante, l’Opep a jusqu’à présent affiché une unité sans faille, y compris lorsque le baril plongeait vers les 10 dollars au milieu des années 1990. Le départ du Qatar ouvre-t-il la voie à une implosion de l’Opep ? C’est peu probable mais c’est assurément une page qui se tourne dans l’histoire d’une organisation dont la stratégie influe directement sur l’évolution de l’économie mondiale.