Le Qatar transmet ce lundi au Koweït ses réponses aux exigences de l’Arabie saoudite et ses alliés arabes, rapporte dimanche l’agence de presse officielle qatarie QNA.
Les ministres des Affaires étrangères saoudien, égyptien, émirati et bahreïni se réuniront mercredi au Caire pour discuter du dossier, a de son côté annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques puis fermé toutes frontières aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar, qu’ils accusent de liens avec le terrorisme et de rapprochement avec l’Iran, des allégations que Doha rejette.
Ils ont transmis le 23 juin au Qatar treize requêtes à mettre en oeuvre sous dix jours, dont la fermeture de la chaîne de télévision Al Djazira et d’une base militaire turque dans l’émirat, une limitation des relations avec l’Iran – grand rival régional de l’Arabie saoudite – et la rupture de tout lien avec des organisations classées terroristes. Le délai fixé à la mise en oeuvre de ces exigences, transmises par le Koweït qui fait office de médiateur, expirait dimanche soir.
« Une liste conçue pour être rejetée »
Le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abdelrahman al Thani, a réitéré que ces doléances étaient irréalistes.
« Cette liste d’exigences a été conçue pour être rejetée. Elle n’est pas censée être acceptée ou même négociée », a-t-il dit samedi lors d’une conférence de presse à Rome.
L’ultimatum arabe, a-t-il ajouté, ne vise pas à lutter contre le terrorisme mais à empiéter sur la souveraineté du petit émirat gazier.
Il a cependant redit que le Qatar était prêt à négocier avec ses voisins arabes. Ceux-ci ont souligné que leurs exigences n’étaient pas négociables.
Le président russe, Vladimir Poutine, qui s’est entretenu samedi au téléphone avec l’émir du Qatar et le roi du Bahreïn, les a invités au dialogue pour résoudre la crise, a rapporté le Kremlin. On ignore en cas d’impasse quelle voie les adversaires du Qatar entendent emprunter en matière de sanctions. Mais celles-ci pourraient avoir un aspect financier, et bancaire.
Dimanche, la Bourse de Doha a perdu 3,1%, dans un volume d’échanges toutefois restreint, portant à 11,9% son recul depuis le 5 juin.
La presse qatarie reste, elle, sur un mode de défi, dénonce le « siège » imposé à l’émirat tandis que les réseaux sociaux abondent de références à la lutte entre David et Goliath.
Reuters