Atmane Mazouz, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a annoncé lors de la cinquième session du conseil national de son parti sa décision de ne pas se porter candidat aux élections présidentielles anticipées prévues en septembre prochain en Algérie. Cette déclaration intervient dans un contexte politique, marqué par une profonde crise de confiance entre le pouvoir et une grande partie de la population.
Dans son discours, Mazouz dresse un bilan sévère de la situation politique et sociale du pays, 62 ans après l’indépendance. Il dénonce ce qu’il considère comme une confiscation des droits fondamentaux des citoyens par un pouvoir qui aurait détourné l’État de ses missions premières. Selon lui, « l’idéal de Novembre et le message de la Soummam sont aujourd’hui reniés et, même, combattus et les Algériens sont dépossédés de leurs droits les plus élémentaires. »
Le président du RCD critique vivement l’organisation de ces élections présidentielles, qu’il qualifie de « supercherie électorale ». Il pointe du doigt plusieurs éléments qui, selon lui, compromettent la légitimité du scrutin : L’absence d’intérêt de la population pour cette élection, dans un contexte de crise économique et sociale, le manque de transparence dans le processus électoral, notamment concernant la collecte des signatures et le contrôle du fichier électoral , et l’absence de débat sur les enjeux réels du pays, au profit de « discours démagogiques et aux surenchères islamo-populistes ».
Mazouz affirme que « cette élection n’augure rien de bon pour le pays. Elle l’enlise davantage dans les mêmes causes qui ont généré son obsolescence ». Il exprime sa crainte que ce scrutin ne serve qu’à reconduire « les débris du système avec un compagnonnage islamo-conservateur qui prépare le lit des dérives et des divisions ».
Face à cette situation, le RCD, par la voix de son président, réaffirme son engagement pour la démocratie et le progrès en Algérie. Mazouz rappelle que son parti a été « conçu par ses fondateurs pour porter le flambeau de l’espérance démocratique, de la restauration de notre histoire et de notre identité ainsi que de l’amarrage de l’Algérie aux conquêtes universelles d’émancipation et de modernité ».
Malgré les difficultés rencontrées ces dernières années, notamment « une fermeture quasi générale des espaces d’expression et d’organisation », le RCD affirme avoir continué à œuvrer pour la mobilisation des citoyens et le dialogue avec les autres acteurs politiques et sociaux.
Enfin, Atmane Mazouz appelle les Algériens à « garder espoir et à se mobiliser pour sauver le pays d’un naufrage certain ». Il souligne que les véritables défis pour l’Algérie se poseront au lendemain du scrutin du 7 septembre, laissant entendre que son parti continuera à jouer un rôle actif dans la vie politique du pays, en dehors du cadre électoral proposé.