Dans un entretien accordé a nos confrères de Liberté, l’expert financier international, Omar Berkouk, a déclaré que » la situation économique et financière du pays est en train de révéler la situation réelle des banques publiques ».
Omar Berkouk estime que la baisse des prix du pétrole a fini par mettre à nu une situation financière des plus critiques en Algérie, qui lus est mal gérée par les pouvoirs publiques. « Tant que les prix élevés du pétrole leur permettaient une situation de surliquidité, l’État et ses régulateurs ne se préoccupaient pas de la qualité de leur gestion. Elles pouvaient “mettre” la poussière sous le tapis. Aujourd’hui, la crise économique et financière les confronte à la valeur de leur bilan et à leur responsabilité face aux dépôts de leurs clients. » Ironise l’expert.
Selon lui, les banques vivent une période d’assèchement des liquidités et ne peuvent plus se prêter de l’argent entre elles. « Le risque de liquidité bancaire est le fait qu’une banque n’a pas assez de liquidités pour répondre à ses engagements à court terme. La banque n’est alors plus solvable. » Explique-t-il. Et d’ajouter : » Si une banque n’arrive plus à emprunter à court terme et si ses clients ne déposent pas assez d’argent, la banque pourra se retrouver à court de liquidités. Mis à part de gros problèmes de gestion ou une chute des revenus de la banque, le plus gros risque qui pèse sur la liquidité bancaire, est celui d’une crise financière majeure. »
Par ailleurs, Berkouk rappelle que le niveau de liquidité s’est fortement détérioré au premier semestre 2020 (-30%), dans la mesure où « la liquidité globale est passée de 1 100 milliards de dinars à 800 milliards de dinars. »
Dans ce contexte, l’expert n’écarte pas un éventuel retour forcé à la planche à billets « si la crise de liquidité bancaire devait s’étendre de manière durable en effets et en conséquences sur l’ensemble de l’économie nationale, le financement direct des besoins du Trésor serait inévitable. » » Dans la situation critique de l’économie nationale, le retour à une politique de création monétaire sans contrepartie paraît incontournable. »