Austérité oblige, le budget du SILA, qui ouvrira ses portes le 28 octobre prochain, a été revu à la baisse. L’organisation a été dotée cette année d’une enveloppe de 91 millions de dinars, soit une réduction de 50% par rapport aux budgets des éditions précédentes*.
« Vingt ans à la page » : c’est sous slogan que s’ouvrira officiellement, le 28 octobre prochain, la nouvelle édition du Salon international du livre d’Alger (SILA). Selon son commissaire, M. Hamidou Messaoudi, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée dimanche au Palais des expositions ( SAFEX), le SILA, verra la participation de 910 maisons d’édition, dont 290 nationales. Il se tiendra, a-t-il indiqué, sous haute surveillance des Douanes algériennes. Une mesure qui permettra, a-t-il expliqué, d’endiguer les ventes en gros des livres aux revendeurs, notamment les libraires.
« Nous serons intransigeants cette année. Toute la surface d’exposition est considérée comme une zone sous douane. Les douaniers ont le droit de contrôler à tout moment. Ceux qui veulent importer des livres n’ont qu’à le faire de manière légale », a déclaré M. Messaoudi.
Austérité oblige, le budget du SILA a été revu à la baisse. L’organisation a été dotée, cette année, d’une enveloppe de 91 millions de dinars, soit une réduction de 50% par rapport au budget de l’édition précédente.
Le SILA aura cette année 175 invités, dont 95 auteurs ou conférenciers algériens. Le nombre de titres exposés sera de 25.000, dont 70% de nouvelles éditions.
La commission de lecture du SILA a émis des réserves sur 106 livres. « Tout livre faisant l’apologie du terrorisme, prônant l’intégrisme ou la violence, ainsi que ceux portant atteinte aux symboles de l’Etat », a précisé M. Messaoudi.
La France, invité d’honneur
Ce 20e SILA aura pour invité d’honneur la France. D’illustres auteurs français et conférenciers animeront un programme spécial dédié à ce pays.
Le 20e SILA confirme les répartitions observées les années précédentes et la forte vocation arabe et africaine du Salon. Les pays arabes viennent en tête (17), suivis des pays africains (17, dont 7 qui appartiennent également au monde arabe).
Le troisième groupe important est constitué des pays européens (15). Les Amériques (nord et sud) sont présentes avec 5 pays : Argentine, Etats-Unis, Canada, Pérou et Venezuela.
Enfin, l’Asie se distingue avec 4 pays : Chine, Iran, Japon et Turquie. Les continents asiatique et américain, apparus essentiellement ces dernières années au SILA, peuvent indiquer la plus grande notoriété internationale de la manifestation comme l’attraction de la demande algérienne en livres qui se diversifie d’un point de vue culturel et linguistique.
Le prix Assia Djebbar dédié au roman sera, par ailleurs, attribué le 4 novembre prochain en marge du SILA.
Le pavillon central très convoité
Concernant l’organisation proprement dite du salon, il lui est dédié 14.000 m2 dont 8.000 m2 au pavillon central. Ce dernier, « construit en 1969 par les Chinois, est devenue mon casse-tête chinois en 2015 », a tenu à dire le commissaire du Salon pour souligner toute la difficulté des organisateurs pour attribuer un stand dans ce pavillon.
Pour départager les uns et les autres, il précise que les « invités de l’Algérie » ont le droit d’être dans cet espace, en plus de certains ministères, et maisons d’édition dont la notoriété est indéniable. Le comité d’organisation du SILA, a-t-il assuré, planche sur les meilleures solutions pour satisfaire tous les exposants du SILA.
« Nous réfléchissons à transformer le pavillon central pour les prochaines éditions en pavillon dédié uniquement à l’exposition alors que les ventes se feraient ailleurs », a indiqué M. Messaoudi. Il a ajouté : « La réhabilitation du Palais des expositions pourrait résoudre définitivement ce problème. L’élargissement de la surface de ce pavillon à 20.000 ou 25.000 permettra de loger tout le monde sous la même enseigne ».
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Programme du SILA en bref
• 6 rencontres thématiques : onomastique et identité culturelle ; édition et livre numérique ; le 8 mai 1945 et les crimes coloniaux ; l’École et le livre, graines de lecteurs ; la critique littéraire ; littérature et société.
• 3 journées identité nationale : langue et littérature arabes ; islam ; édition et littérature amazighes.
• 3 Estrades : durant 3 journées entières, des écrivains et des intellectuels algériens et étrangers, disposent d’une heure pour parler de leurs œuvres, de leurs parcours et de leurs conceptions et pour échanger avec le public.
• 2 focales : sur le Machreq en ébullition et le nouveau jeu des puissances au Moyen-Orient avec des chercheurs et des auteurs arabes et européens de premier plan.
• Esprit Panaf : le rendez-vous depuis 2009 des écrivains, des chercheurs et des éditeurs du continent pour promouvoir les expressions littéraires et culturelles africaines.
• Semaine Littérature et Cinéma : cycle de projections de films adaptés d’œuvres littéraires au SILA et au musée du Cinéma de la rue Larbi Ben M’hidi à Alger.
Le SILA accueille aussi :
• Une journée professionnelle algéro-française des éditeurs.
• La 7e rencontre euromaghrébine des écrivains (thème : le polar).
• Une rencontre du syndicat national des éditeurs.
• Des conférences proposées par l’ANEP.
Quatre espaces d’animation ont été mobilisés pour accueillir l’ensemble de ces programmes :
La salle du SILA, pavillon central, aile C2, La salle Ali Maachi, équipée de projecteurs pour la circonstance, La salle El Djazaïr, rénovée. La salle de conférence de la Safex, entièrement réaménagée et équipée.
(*) Cet article a été publié sur le Huffington Post Algérie.