Le sénateur FLN Abdelwahab Benzaim appelle à l’annulation du rite du sacrifice du mouton durant l’Aid. « Je crois qu’à l’heure, ou, l’Algérie enregistre des chiffres records de contamination au Covid-19, il est du devoir de la commission de la fetwa d’étudier de près la possibilité d’annuler le rite du sacrifice du mouton durant l’Aid El Kebir. » Déclare Benzaim.
Benzaim estime par ailleurs que procéder au rituel de sacrifice dans les cités et autres places publiques ne pourra qu’accélérer la vitesse de propagation du virus, déjà très virulent. « Les restes des bêtes sacrifiées, les rencontres entre voisins et les visites exacerberont une situation de pandémie déjà inquiétante » Poursuit Benzaim.
Le sénateur FLN propose néanmoins de contourner l’obligation du sacrifice en recourant au procédé déjà en cours en Arabie Saoudite à l’occasion du pèlerinage. « Je propose au ministère des affaires religieuses de collecter l’argent des moutons et de le verser dans la caisse de solidarité ou la caisse de la zakat, tout en fixant le prix des bêtes à sacrifier.» Ajoute Benzaim, dont la proposition semble à priori audacieuse, surtout que les maquignons sont déjà sur le pied de guerre, alors que les prix du mouton n’ont de cesse de connaître une courbe ascendante, soit une hausse qui avoisine les 10 % en comparaison avec l’année dernière, selon l’estimation de la fédération nationale des éleveurs.
Ces prix sont loin de dissuader les citoyens pouvant se permettre de s’offrir un mouton pour l’Aid, puisque les marchés de bestiaux et autres lieux d’approvisionnement, sont déjà pris d’assaut. Notons que le marché de bestiaux a été frappé de spéculation dès l’apparition de la crise sanitaire. Les courtiers et autres intermédiaires ont su profiter de la récession et ont pu acquérir le bétail à des prix relativement bas. Ils ont déjà constitué leurs stocks en prévision de la fête de l’Aid. Benzaim saura-t-il convaincre ?