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Le Snateg s’explique sur la plainte déposée à l’OIT contre le gouvernement algérien

Par Maghreb Émergent
juin 14, 2018
Le Snateg s’explique sur la plainte déposée à l’OIT contre le gouvernement algérien

 

« Nous sommes ouverts au dialogue avec les organes de l’OIT, mais nous n’accepterons pas que l’on touche à notre souveraineté », a affirmé le ministre du Travail.

 

Le torchon continue de brûler entre le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg), et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale à propos de la décision de la Commission d’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT), d’envoyer une délégation de haut niveau en Algérie pour enquêter sur la situation des libertés syndicales suite à une plainte déposée par le Snateg contre le gouvernement algérien. 

Réagissant aux déclarations faites récemment par le ministre du Travail, Mourad Zemli pour expliquer les raisons du refus de l’Algérie de la visite de cette délégation, le président du Snateg Raouf Mellal à posté mercredi une vidéo pour contredire les propos du ministre. « Nous avons fait appel aux mécanismes internationaux de protection des libertés syndicales parce que nous avions épuisés toutes les voies internes de recours. Toutes nos actions de protection ont été réprimées et les décisions de justice obtenues en notre faveur n’ont pas été appliquées par la direction de la Sonelgaz », a-t-il déclaré. « Contrairement à ce que dit le ministre, nous ne sommes pas deux personnes, nous sommes bel et bien un syndicat. J’ai des jugements définitifs qui attestent que je suis le président légitime du Snateg », a-t-il ajouté.

Notons que dans lors d’une intervention à la Radio nationale, le ministre du Travail a affirmé que la commission des normes de l’OIT a agi suite à une plainte déposée par deux personnes dont Mellal Raouf sans lui reconnaitre le statut du président du Snateg.

Pour ce dernier, la décision de saisir l’OIT sur la situation des libertés syndicales en Algérie ne vise en aucun cas à ternir l’image du pays à l’international. « Nous avons fait appel aux instances internationales pour rappeler à l’Algérie son devoir d’honorer ses engagements internationaux », a-t-il dit, tout en appelant Mourad Zemali à ne pas faire l’amalgame entre la souveraineté nationale et l’application des conventions internationales ratifiées par l’Algérie. « Les conventions internationales donnent la possibilité aux syndicats algériens de faire appel à l’arbitrage de l’OIT en cas de conflit. Il ne s’agit pas d’ingérence étrangère ou d’atteinte à la souveraineté nationale que nous défendons tous », explique le syndicaliste.

Par la même occasion, il a défié le ministre du Travail d’apporter le moindre élément qui prouve que son organisation syndicale a reçu de l’argent des parties étrangères pour nuire à l’Algérie.

Commentant la détermination d’Alger à refuser d’autoriser la venue de la délégation de l’OIT, Mellal Raouf craint des répercussions lourdes sur l’Algérie. « Le rejet de la décision de la commission des normes de l’OIT aura de lourdes conséquences sur le gouvernement algérien », a-t-il affirmé.

Rappelons-le, la délégation algérienne participant aux travaux de la Conférence internationale du travail à Genève conduite par le ministre du Travail a rejeté le 6 du mois en cours, la décision de la Commission de l’application des normes de OIT relative à l’envoi dans le pays d’une délégation de haut niveau pour enquêter sur le terrain sur la situation des libertés syndicales en Algérie suite aux plaintes déposés par le Snateg et la CGTA.

Le ministère du Travail justifie ce refus par « l’inutilité de cette visite puisque l’Algérie a fourni tous les documents qu’il faut à l’OIT ». En outre, Zemali doute fort des réelles intentions de la Commission des normes de l’OIT. « Depuis 2011, la date du début du printemps arabe, l’Algérie subissait le harcèlement de l’OIT », accuse-t-il. Il ajoute : « Nous sommes ouverts au dialogue avec les organes de l’OIT, mais nous n’accepterons pas que l’on touche à notre souveraineté », a-t-il affirmé.

 

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