Les nouveaux tarifs de délivrance des documents biométriques d’identité, publiés par la presse nationale et confirmés par un communiqué du Premier Ministère le 24 mai dernier, ont suscité plusieurs réactions. Entre ceux qui dénoncent ces augmentations et le gouvernement qui défend sa politique, le simple citoyen attend le Conseil des ministres qui se tiendra demain jeudi, afin de savoir si les taxes sur les documents d’identité seront maintenues ou pas. Le Ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui, avait rassuré samedi que « les nouveaux tarifs de délivrance des documents biométriques sécurisés sont toujours au stade de l’examen et d’étude de comparaison avec les expériences des autres pays ».
2.500 DA, 15.000 DA, 20.000 DA sont, respectivement, les tarifs des timbres de la carte nationale d’identité, du permis de conduire et de la carte d’immatriculation automobile. Le passeport de 28 pages est délivré a 10.000 DA. Comparativement avec d’autre pays cet tarifs sont largement plus élevés. La France est passée au passeport biométrique en 2009 et depuis le coût moyen de ce document est de 55 euros contre 73.36 euro pour le passeport algérien si les nouvelles augmentations seront maintenues. La carte nationale d’identité biométrique qui est estimé par le gouvernement algérien à 2500 DA soit 18.32 euro, est accessible à 11.92 euro pour les citoyens sénégalais. En France si la carte d’identité expirée est restituée le citoyen est tout simplement exempté de paiement.
L’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), a souligné dans un communiqué que les nouveaux tarifs vont faire empirer la souffrance des classes démunies, notamment dans le cas d’un document aussi important que la carte d’identité. Cependant le président de cette organisation, Mustapha Zebdi, reste optimiste. « Il y aura encore une révision du projet de loi de finance complémentaire de 2018. Le ministre de l’Intérieur a affirmé que ce document est en cours d’étude, nous restons donc optimistes » a-t-il déclaré à Maghreb Emergent.
En outre, le ministère d’Ahmed Ouyahia avait justifié les augmentations en lançant comme argument que « la carte nationale d’identité, le passeport, le permis de conduire et la carte d’immatriculation, sont tous des documents qui ont une durée de validité minimale de dix années. Et qu’à cet effet, le tarif de délivrance de chacun de ces documents est modique ». « Le passeport de 48 pages délivré en procédure d’urgence est un document destiné aux hommes d’affaires qui n’auront aucun problème à régler ce montant ». Dans ce sillage, le président du Syndicat national des agents de voyage de la région Ouest, Toufik Midoun, a affirmé à Maghreb Emergent, que cette surtaxe ne dissuadera pas les citoyens de demander des passeports. « Une personne qui est prête à voyager avec un billet qui coute trois fois plus que le prix de délivrance du passeport ne renoncera pas à ce document. Les augmentations n’auront aucun impact sur le nombre de demandeurs de passeports » a souligné Toufik Midoun. Pour lui, c’est la catégorie de citoyens qui ont pris l’habitude de prendre un passeport « au cas où » sans en avoir réellement besoin qui devront y renoncer.