Le tourisme mondial pourrait perdre au moins 1,2 billion de dollars (1000 milliards de dollars) ou 1,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial, après avoir été immobilisé pendant près de quatre mois en raison de la pandémie de coronavirus, a déclaré la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport publié aujourd’hui.
L’organisme Onusien a averti dans son rapport que » la perte pourrait atteindre 2,2 billions de dollars ou 2,8% du PIB mondial si l’arrêt de l’activité touristique international durait huit mois ». Une estimation conforme aux prévision, à la baisse, attendue par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Dans le cas où l’activité touristique international ne reprend pas pour les 12 mois à venir, la CNUCED estime les pertes à 3,3 billions de dollars ou 4,2% du PIB mondial.
Les pires scénarios pour le tourisme international
Pour illustrer l’impact potentiel du déclin des secteurs touristiques à l’échelle mondial, le CNUCED a simulé trois scénarios possibles. « Les scénarios, Modéré (optimiste), Intermédiaire et Dramatique (pessimiste). Ils varient dans la durée de l’absence du tourisme international », lit-dans le rapport publié ce 1er juillet.
Le scénario Intermédiaire se rapproche le plus de l’évaluation de l’OMC (2020b) selon laquelle « le nombre de touristes internationaux pourrait chuter de 60 à 80% en 2020. Le scénario Intermédiaire suppose une réduction de 66% ».
L’impact de l’arrêt de l’activité touristique sur les autres secteurs
Les pertes du secteurs touristiques causées par les coronavirus « ont un effet direct sur d’autres secteurs économiques qui fournissent les biens et services que les voyageurs recherchent pendant leurs vacances, comme la nourriture, les boissons et les divertissements », indique le rapport.
La CNUCED estime donc que « pour chaque million de dollars de recettes touristiques internationales perdues, le revenu national d’un pays pourrait baisser de 2 à 3 millions de dollars.
Les estimations de la CNUCED montrent que dans les pays les plus touchés, comme la Thaïlande, la Jamaïque et la Croatie, l’emploi de travailleurs non qualifiés pourrait diminuer à des taux à deux chiffres même dans le scénario le plus modéré.
Dans le cas des salaires des travailleurs qualifiés, les baisses les plus marquées ont été observées en Thaïlande (-12%), en Jamaïque (-11%) et en Croatie (-9%), dans le cas optimiste, doublant ou triplant dans le pire des cas.
Les effets pourraient être particulièrement négatifs pour les femmes, qui devraient être touchées de manière disproportionnée par les licenciements dans le secteur du tourisme en raison de COVID-19, selon le rapport.