Le transfert des fonds est le plus grand frein à l'intégration de l'Algérie du marché mondial de la santé (expert) - Maghreb Emergent

Le transfert des fonds est le plus grand frein à l’intégration de l’Algérie du marché mondial de la santé (expert)

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Le marché des assurances santé de Macirvie représente 12%  des activités de la compagnie d’assurance privée. Un marché qui a connu une croissance de 22 à 23% ces dernières années. L’assurance de personnes est un créneau qui va croitre plus vite que celui de l’assurance vie” nous a informé le Pdg de la compagnie M Mouhamed Hakim Soufi.

 

La compagnie d’assurance privée Macirvie, a plaidé lors d’une conférence organisée ce jeudi à l’hôtel l’Aurassi sous le thème « La santé: Un marché mondial qui ne connait pas de frontières », l’intégration de l’Algérie dans le marché mondial de la santé. Un marché qui représente 9590 mds de dollars. “Nous voulons œuvrer pour une meilleure  prise en charge du patient algérien aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’étranger”, déclare M Soufi Mouhamed Hakim, Pdg de  Macirvie, en informant que” 95% des patients algériens qui vont se faire soigner à l’étranger, partent  en France pour des pathologies à larges spectres”. Cette compagnie d’assurance privée veut être un réassureur dans le domaine de la santé, et un dispositif “d’appui” pour les caisses de sécurité sociale, en leur fournissant des statistiques et des bases de données, mais pas un concurrent. “Nous voulons devenir des réassureurs mais on ne sera jamais l’équivalent de la Cnas”, nous a affirmé M. Soufi. Ce Pdg de la Macirvie estime que l’état algérien a tout à gagner en intégrant le marché mondial de la santé.

Pour l’instauration d’une prime d’assurance internationale

Aussi, ce marché mondial dont le domaine de technologie médicale représente 15.5%, serait une opportunité pour toutes les entreprises des nouvelles technologies et des télécoms algériennes, ce qui contribuerait à la création de la richesse du pays, considère le Pdg de Macirvie. ” Nous souhaiterions qu’une police d’assurance soit mise en place pour capter toutes les devises qu’enverraient tous les algériens établis à l’étrangers à leur proches pour payer les démarches, les voyages et les soins à l’étranger, et les traduire en monnaie nationale. Cela drainerait des devises à l’Algérie”, nous a-t-il déclaré. Mais capter les devises et organiser les voyages ne suffisent pas, selon Docteur Mohammed Korghlou, directeur des opérations médicales du bureau de service C3MEDICAL, établi à Paris. La mondialisation de la santé ça n’implique pas uniquement le déplacement des algériens à l’étranger pour des soins, mais aussi, l’ouverture de l’Algérie aux opérateurs et aux scientifiques. “De l’extérieur, l’Algérie donne l’impression d’être un pays fermé. Les grandes villes algériennes doivent se spécialiser. Aucune ville algérienne n’est connue comme destination d’un colloque ou d’un séminaire dans quelque thématique que ce soit!”, regrette M Korghlou, qui précise que le plus grand frein à l’intégration de l’Algérie du marché mondial de la santé reste le transfert des fonds. ” Le transfert des fonds vers l’étranger reste le plus grand frein de la mondialisation de la santé. “Nous avons initié une réflexion à la compagnie Macirvie pour l’instauration d’une prime d’assurance internationale, qui faciliterait les déplacements pour les soins; et l’Etat algérien en sera gagnant à 100%”, nous-t-il révélé. Sur l’état d’avancement de cette réflexion, le Pdg de Macirvie nous a informés que la question est en cours de négociation avec les institutions étatiques et les autres acteurs du secteur de la santé et des assurances. Insistant sur l’importance de l’assurance à la personne, M. Soufi  nous informe que le marché des assurances santé de Macirvie représente 12%  des activités de sa compagnie et qu’il a enregistré une croissance entre 22 à 23% ces dernières années.  “L’Assurance à la personnes, est un créneau qui va croitre plus vite que celui de l’assurance vie”, prévoit-il.

La facilité de l’octroi des visas, moteur de la mondialisation de la santé

 Intervenant lors de cette conférence, le professeur Maurice Soustiel, informe que ce “tourisme médical”, qui se limitait autrefois aux soins dentaires et chirurgicaux; touche désormais tous les domaines, et s’étend sur un cadre géographique plus élargi. Les raisons en sont multiples, selon ce rapporteur du Dossier Jean de Kervasdoué Valorisation de l’offre médicale à l’international pour les patients étrangers. Dans ce rapport qui constitue une base de donnée d’excellence par pathologie élaboré en deux ans, le Pr Soustiel explique que la recherche médicale, l’industrie biomédicale, le développement technologique notamment ( le développement de la télémédecine et la télé radiologie, ainsi que l’hyperspécialisation (thérapie ciblée)), “ont fait en sorte que les patients se dirigent vers des cabinets ciblés au détriment des CHU, dont un grand nombre est appelé à disparaitre”. Dans les autres motivations de voyages thérapeutiques, le Pr Soustiel cite le cas de la Grande Bretagne où 700.000 patients partent à l’étranger pour des raisons d’optimisation des soins  ( plusieurs mois d’attente de rendez-vous, services extrêmement couteux…). Parmi les pays qui se développent le mieux dans ce domaine, ce professeur qui a reçu la distinction Honorifique de l’Ordre National du Lion du Sénégal, cite la Thaïlande qui offre des soins spécialisés et une prise en charge développée des malades, allant même jusqu’à recruter des personnes parlant presque toutes les langues de leurs patients. Résultats, le “tourisme médical”, comme n’aime pas le nommer le Pr Soustiel, représente déjà 1% du Pib de la Thaïlande. Dans son rapport paru en mars 2015, et dans lequel le professeur franco-algérien Karim Boudjemaa- l’inventeur de la greffe auxiliaire du foie- figure à la tête du classement  d’excellence dans sa spécialité, le Pr Soustiel relève les difficultés consulaires (octroi de visa), auxquelles sont confrontés dans nombreux cas les patients, les médecins, et les autres acteurs de la question. ” La mondialisation de la santé est tout d’abord une question de collaboration des hommes”, a-t-il rappelé au terme de son intervention.

Interrogé par Maghreb Emergent sur la question d’octroi de visa aux médecins algériens, le Consul Général de France à Alger, son excellence Jean-Pierre Montagne, nous informe que les médecins algériens ayant une invitation pour assister à des journées de formations, de séminaires ou autres, reçoivent leur visa sans le moindre problème. Mais ceux désirent accomplir des thérapies dans les établissements de santé français, doivent tout d’abord avoir leur certificat d’équivalence (homologation) de leur compétence. Il souligne toutefois, la lenteur et la difficulté des médecins voulant effectuer un stage dans un CHU en France. “Un médecin est solvable et ne représente aucun danger potentiel pour l’immigration clandestine. Qu’il soit un médecin hospitalier ou pas, il est soumis à des procédures différentes, dépendantes dans la majorité des cas, de la décision du CHU d’accueil”, nous a-t-il expliqué.

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