” Aujourd’hui, le Tunisien a la volonté et le besoin d’acheter un logement, mais il en est incapable, soit en raison de l’impossibilité de fournir l’autofinancement exigé par les banques pour l’octroi des crédits-immobiliers ou vu la faiblesse de son salaire”, a indiqué à l’agence TAP Fawzi Ayadi, le réalisateur du guide de l’immobilier en Tunisie, lors de l’ouverture du salon annuel “Soukna Expo”, au siège de l’UTICA, à Tunis.
Et d’ajouter que “depuis quatre ans, le marché de l’immobilier tunisien enregistre une stagnation des opérations de ventes, à cause de l’affaiblissement du pouvoir d’achat du citoyen par rapport aux prix des logements, qui sont relativement chers “.
“Le prix le plus bas varie entre 1200dt et 1300 dt le mètre carré. Un appartement (S+2) situé dans une zone loin du Grand Tunis coûte 120 mille dinars, “, a-t-il précisé .
Ayadi a appelé à une harmonisation entre l’offre et la demande pour dynamiser le marché de l’immobilier en Tunisie. Ainsi les banques sont appelées à faciliter les procédures d’obtention de crédits-logements et l’Etat devrait instituer des incitations au profit du citoyen, citant, à cet égard, l’initiative lancée, récemment, par le chef du gouvernement Youssef Chahed relative à nouveau programme du premier logement. En outre, les promoteurs doivent baissent les prix de vente ou bien créer d’autres alternatives de financement, telles que des facilités à offrir aux clients ou l’adoption de la formule location – vente), a-t-il suggéré.
D’après les professionnels participant au salon “Soukna Expo” qui regroupe une trentaine d’exposants, les ventes sur le marché de l’immobilier sont en régression, comme le fait remarquer Meriem Ben Jdidia architecte dans une société de promotion immobilière privée.
” La vente sur le marché immobilier est catastrophique… pas de demande de la part des citoyens, en dépit d’une stagnation des prix des logements enregistrée depuis une année ”
” Certes les prix des logements sont chers mais cela est dû à un accroissement du coût de la main d’œuvre et des matières premières… et en contrepartie, on constate une stabilité du revenu du citoyen par rapport à cette cherté “, a relevé Isam Sahbani ingénieur en génie civil dans une agence de promotion immobilière privée.
D’autres exposants contactés pensent que l’exigence des banques de fournir l’autofinancement qui est l’équivalent de 20% du prix du logement est le principal obstacle auquel le client fait face, d’où le recul des ventes sur le marché immobilier.
Jihen Ben Mrad, chargée de la clientèle dans une banque islamique, a confirmé ces dires, expliquant que ” le souci majeur du citoyen qui veut bénéficier d’un crédit -immobilier est l’autofinancement “.
“Sur le marché de l’immobilier, la moyenne des prix oscille entre120 md et 150 md, ce qui revient à un autofinancement de 30 md (20% du prix de logement)…, montant difficile à fournir pour un fonctionnaire touchant un salaire mensuel d’une moyenne de 1000 dinars “, a-t-elle poursuivi.
La banquière a proposé de réduire le pourcentage de 20% à 10% ou alors de fixer un montant d’autofinancement fixe.
Pour sa part le chef de cabinet du ministre de l’équipement Khaled Dridi a indiqué que l’initiative du chef du gouvernement relative au programme du premier logement sera lancée avant fin 2016.
Ce programme, a-t-il dit, permettra à une catégorie de citoyens de bénéficier de la partie de l’autofinancement (20% du coût de logement), accordée par l’Etat, pour les crédits -logements de 150 md.
Cette facilité est accordée aux personnes dont le revenu brut oscille entre 1700 dinars et 3000 dinars et à des conditions privilégiées, soit une période de remboursement de 12 ans avec une période de grâce de 5 ans.
Oumayma Maghrebi, directrice dans une société de promotion immobilière relevant du secteur public a affirmé que cette initiative est bonne, même si le nombre des logements coûtant 150 md est réduit.
La responsable a fait savoir que la chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, organisatrice de “Soukna Expo”, a proposé au ministère d’augmenter le prix de logement fixé dans le cadre dudit programme à 200 mille dinars.