Les deux partis du pouvoir, le FLN et le RND, sont, sans surprise, «victorieux » d’une élection législative fortement désertée par les électeurs algériens. Le taux d’abstention de 61,75% confirme largement la désaffection des Algériens à l’égard de l’offre politique dans le cadre du régime.
Cette donnée pourrait d’ailleurs être amplifiée avec le détail des votes nuls qui seraient assez important. La participation a-t-elle été gonflée comme le suggèrent les post et des vidéos sur les réseaux sociaux ? La question parait presque secondaire, le chiffre officiel de la participation étant de fait un signe de l’échec du gouvernement et des partis participants à mobiliser les électeurs.
C’est une tendance lourde qui traduit l’effritement du lien entre les Algériens et les institutions du régime. De manière mécanique, l’abstention favorise les deux partis du pouvoir (FLN et RND) ainsi que ses deux nouveaux appendices que sont le parti Taj de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounes.
Le FLN reste le parti majoritaire avec 164 sièges mais une perte de 57 sièges par rapport à 2012 où il disposait de 221 sièges. Un signe d’une évolution de l’électorat fidèle au régime en réaction aux scandales qui ont marqué la gestation des listes électorales et qui ont atteint le fils du secrétaire général lui-même.
Les pertes du FLN sont les gains du RND, TAJ et MPA
Ces sièges que le FLN a perdus sont allés au RND qui passe de 70 sièges à 97 sièges. Et probablement aux deux autres partis pro-Bouteflika que sont le mouvement TAJ de Amar Ghoul avec 19 sièges et le MPA de Amara Benyounes avec 13 sièges. Les gains du RND additionnés aux résultats de TAJ et du MPA (59) sont pratiquement l’équivalent des pertes du FLN par rapport à 2012.
Mais la totalité des députés des partis du pouvoir ou pro-pouvoir (en incluant le MPA et TAJ) reste stable. Elle est de 291 en 2012, elle est de 293 en 2017. Ces chiffres confirment une donnée lourde : l’abstention, tout en entachant la crédibilité des élections, favorise les partis du pouvoir qui disposent d’un électorat relativement stable et fidèle.
Le pouvoir pourrait être tenté de ne voir que cet aspect de reconduction de ses partis. Mais il est clair que le chiffre le plus parlant et le plus sérieux est celui de l’abstention.
FLN : 164 sièges, dont 50 femmes
RND : 97 sièges dont 32 femmes
Alliance MSP – FC : 33 sièges dont 6 femmes
Indépendants : 28 dont six femmes
TAJ : 19 sièges dont 4 femmes
Ennahda : 15 sièges dont 4 femmes
FFS : 14 sièges dont 3 femmes
MPA : 13 sièges dont 3 femmes
PT : 11 sièges dont 3 femmes
RCD : 9 sièges dont 3 femmes
ANR : 8 sièges dont 4 femmes