« Les Algériens n’ont jamais su utiliser la carte de l’acheteur pour imposer aux pays qui leur fournissaient des armes, une clause de transfert de technologies, a déclaré, dimanche 21 mai 2017, sur RadioM, le général à la retraite Rachid Benyelles, qui présentait son livre intitulé « Dans les arcanes du pouvoir, mémoires de 1962 à 1999 ».
M. Benyelles qui avoue que le manque d’industrialisation de l’armée algérienne a toujours été son grand regret, estime que si les anciens présidents Houari Boumediene et Chadli Bendjedid avaient été suffisamment sensibilisés sur la question, ils auraient certainement fait quelque chose. Ils auraient, selon lui, imposé, dans les contrats d’achats d’armement, une clause imposant un transfert de technologie au profit de l’Algérie.
Le général Benyelles a évoqué, dans ce contexte, ses nombreuses tentatives de lancer un chantier naval au niveau de la base de Mers el-Kébir qu’il dirigeait dans les années 1980. Des expériences qui ont échoué jusqu’au moment où il a réussi à imposer aux britannique une clause relative au transfert de technologie pour fabriquer localement une partie des composants des vedettes garde-côtes que l’Algérie leur achetait.
Au bout de quelques années, «nous avons créé un bureau d’études qui a fait des plans de bateaux autrement plus importants. Des bateaux qui ont été construits et qui sont encore en service de nos jours», assure-t-il. Il s’agit, dit-il, d’une « expérience concluante que j’aurais voulu qu’on la généralise sur toute l’Armée nationale populaire (ANP)».
Il a rappelé, en outre, qu’à l’époque du président Houari Boumediene il n’y avait pas beaucoup de moyens financiers et que tout le matériel militaire venait de l’Union soviétique. Un matériel qui était vendu à l’Algérie à des prix bas mais qui n’était pas toujours de bonne qualité.
«Ce n’est qu’avec la hausse des prix du pétrole et l’amélioration de la situation financière, à l’époque du président Chadli Bendjedid, que nous avons commencé à acquérir du matériel des pays occidentaux », raconte-t-il.