L’écrivain Rachid Boudjedra a déposé officiellement lundi plainte auprès du doyen des juges d’instruction au tribunal de Sidi M’hamed contre la chaine Ennahar TV sur la base de charges criminelles .
La plainte déposée par les avocats de l’écrivain, Maître Miloud Brahim et Khaled Bourayou porte sur des charges graves qui relèvent du tribunal criminel. Il s’agit notamment de « torture morale », « usurpation de fonction » (de policier), d’atteinte la » vie privée », usage de l’image d’une personne sans son consentement et de diffamation.
L’écrivain a choisi d’engager une bataille judiciaire avec une volonté claire de désigner l’affaire de la caméra cachée où il était sommé violemment de prononcer la chahada comme étant un acte criminel.
L’affaire de la caméra cachée qui a relevé l’ampleur de l’anarchie qui règne dans l’audiovisuel en Algérie avec des chaines TV qui ne sont, selon le président de l’Arav, Zouaoui Benamadi, «ni algériennes, ni légales» a suscité une très vive polémique.
Saïd Bouteflika, le frère du président de la république, dans un geste de désaveu public de la chaine Ennahar TV, est venu exprimer son soutien à l’écrivain lors de la manifestation organisée devant le siège de l’autorité de régulation de l’audiovisuel.
A titre indicatif, rappelons que la diffamation commise contre les « particuliers est punie d’un emprisonnement de cinq jours à six mois et d’une amende de 150 à 1500 DA ou de l’une de ces deux peines seulement ».
Les autres charges évoquées par les avocats sont encore plus lourdement sanctionnées par la loi. C’est le cas pour avoir utilisé la tenue de policier et de s’être présenté en tant que tel – ce qui a été le cas dans la caméra cachée d’Ennahar – est très sévèrement puni.
L’art 242 du code pénal dispose que « quiconque, sans titre, s’immisce dans des fonctions publiques, civiles ou militaires, ou accomplit un acte d’une de ces fonctions, est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave. »