Pour l’expert la mentalité figure parmi les obstacles face au changement dans le domaine bancaire.
Les banques algériennes ont une capacité limitée d’évaluation et de prise de risque ce qui explique, a assuré ce matin, l’expert international en finance, Raif Moktetar Karroubi, lors de son passage à l’émission « L’invité de la rédaction » de la radio Chaine 3.
M. Moktetar Karroubi estime que les critiques émises à l’égard du système bancaire algérien sont entièrement justifiées, signalant que là plupart des crédits qu’accordent les banques sont garantis, soit par le gouvernement directement ou indirectement.
L’expert financier a appuyé ses déclarations en citant l’exemple des crédits à courts termes octroyés par les banques algériennes. « Il leur arrive très souvent de prendre, en échange des crédits, une hypothèque qui couvre plusieurs fois le montant du crédit », et de confirmer que ce fonctionnement « est anormal et il a pour effet de limiter l’accès aux financements notamment pour les PME qui sont d’ailleurs un moteur de croissance ».
L’expert pense qu’il y a un ensemble d’éléments qu’il faut prendre en compte pour pouvoir changer les choses. « D’abord il y a les éléments institutionnels, des éléments liés à la justice, il y a des éléments qui sont liés à la formation et il y a des éléments qui sont liés à la mentalité, et ce dernier élément est le plus dangereux et le plus difficile à faire bouger en Algérie», explique-t-il.
L’invité de la Radio nationale souligne que si les banques veulent s’adapter aux normes internationales, « elles doivent commencer aujourd’hui par calculer le risque, évaluer le risque puis prendre les bons risques ».