Pour Valentin Marinov du Credit Agricole, « tous les regards sont tournés vers Yellen », la présidente de la réserve fédérale américaine : « Il se pourrait qu’elle ne soit pas aussi enthousiaste sur l’impact de la politique de Trump. Et elle pourrait exprimer sa préoccupation face à la hausse rapide du dollar et au resserrement des conditions de crédit via la hausse des rendements des obligations. Cela pourrait entraîner des prises de profit. »
Les Bourses européennes sont irrégulières jeudi à mi-séance et le dollar retombe, l’attention des investisseurs étant focalisée sur l’audition de la présidente de la Fed au Congrès, qui pourrait encore refroidir l’euphorie qui a gagné les marchés depuis l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
Un avertissement adressé par la Banque du Japon aux marchés pour qu’ils ne poussent pas trop à la hausse les taux de rendement favorise un retour à la prudence.
La BoJ a proposé contre toute attente de racheter une quantité illimitée d’obligations dans le cadre de sa nouvelle politique monétaire de maîtrise de la courbe des rendements afin de freiner l’envolée des rendements qui a touché les emprunts d’Etat, au Japon comme ailleurs.
À Paris, l’indice CAC 40 est quasiment stable (+0,05% à 4.503,36 points) vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,32% et à Londres, le FTSE gagne 0,29%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est stable et l’EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,12%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,05% pour le Dow Jones et de 0,28% pour le Nasdaq qui profite depuis mardi du rebond des valeurs technologiques.
Le secteur bancaire (-0,62%) pèse sur la tendance en Europe, plombé surtout par les banques italiennes dans l’inquiétude sur le coût de couverture de leur montagne de créances douteuses.
Unicredit perd 3,6% à la suite d’une information de presse voulant qu’elle envisage de constituer sept à huit milliards d’euros de provisions pour couvrir son portefeuille de créances douteuses, ce qui impliquerait, selon Il Sole 24 Ore, une augmentation de capital de 13 milliards d’euros.
La Bourse de Milan perd 1% contre la tendance globale en Europe.
Le distributeur Ahold perd 3,1%, plus forte baisse de l’EuroFirst, en réaction à un bénéfice d’exploitation inférieur au consensus.
De même, Sodexo recule de 2,26%, plus forte baisse du CAC, après ses résultats annuels et prévisions pour l’exercice 2016-2017.
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à 10 ans a perdu jusqu’à cinq points de base mais les taux de rendement de la dette souveraine dans le reste de l’Europe ne profitent de la détente.
Dans le contexte de reflux des taux longs américains, le dollar retombe par rapport à ses plus haut de plus de 13 ans et demi atteints la veille face à un panier de devises de référence en attendant l’audition de la présidente de la Réserve fédérale américaine Janet Yellen à partir de 15h00 GMT.
« Tous les regards sont tournés vers Yellen », dit Valentin Marinov du Credit Agricole. « Il se pourrait qu’elle ne soit pas aussi enthousiaste sur l’impact de la politique de Trump. Et elle pourrait exprimer sa préoccupation face à la hausse rapide du dollar et au resserrement des conditions de crédit via la hausse des rendements des obligations. Cela pourrait entraîner des prises de profit. »