Bloqué mercredi matin par une grève surprise des cheminots, le trafic ferroviaire a repris progressivement à Alger après la conclusion d’un accord en deux points entre la direction générale et les cheminots.
»Il y a quelques instants, nous avons dégagé un accord » avec les représentants des travailleurs pour mettre fin à leur débrayage, a précisé le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires Yacine Bendjaballah. »Nous avons trouvé un accord en deux points pour la reprise immédiate du trafic ferroviaire », a expliqué à l’APS M. Bendjaballah.
Ces deux points portent sur »un démenti que nous allons diffuser portant sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires », et sur »l’engagement d’un bureau d’études étranger chargé de faire un audit complet des installations » ferroviaires, ajoute M. Bendjaballah.
Cet audit »doit enlever tout doute sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires. Même si elles sont plus ou moins anciennes, elles fonctionnent correctement grâce à une bonne maintenance », a encore souligné le directeur général de la SNTF.
Des »cheminots » rencontrés à la gare de l’Agha ont indiqué que les travailleurs de la SNTF, particulièrement ceux des services techniques dont les chauffeurs de trains, sont préoccupés, après l’accident du train Alger-Thénia du 5 novembre dernier à la gare de Hussein Dey, par la sécurité des systèmes d’aiguillages et de la signalisation.
»Nous avons accepté d’engager un bureau d’études étranger pour rassurer nos travailleurs sur la fiabilité de nos installations », a précisé M, Bendjaballah.
Grève surprise
Les cheminots d’Alger ont organisé une grève surprise, qui a paralysé le trafic ferroviaire dans la matinée de mercredi, obligeant les voyageurs et les usagers à prendre d’autres moyens de transports, a-t-on constaté.
Au niveau du quartier du Hamma, entre les gares des Ateliers et Hussein Dey, un train électrique était immobilisé aux environs de 8 heures 10 minutes, et des voyageurs en descendaient, selon un journaliste de l’APS. Le directeur général de la Société nationale de transports ferroviaires, M.Bendjaballah, avait confirmé à l’APS ce débrayage, déclenché par des travailleurs de l’entreprise qui revendiquaient un changement »immédiat » de la signalisation ».
»Cette grève (qui nous a surpris) a été déclenchée par des travailleurs de l’entreprise qui ont posé comme condition à la reprise du travail un changement immédiat de la signalisation », a-t-il ajouté. A la gare de l’Agha, les agents des guichets de vente de billets remboursaient les voyageurs, alors que des syndicalistes ont refusé de s’adresser à la presse.
Le trafic reprend progressivement
Jusqu’à 9 heures, les trains des banlieues est et ouest circulaient jusqu’à la gare d’El Harrach. Mais, à partir de 11 heures, après l’accord avec les représentants des travailleurs, »la circulation des trains a repris progressivement », a indiqué M. Bendjaballah.
Le 5 novembre dernier, un train de banlieue (Alger-Thénia) avait déraillé au niveau de la gare de Hussein-Dey au moment de son aiguillage, faisant un mort et plus de 60 blessés.
Un rapport préliminaire d’une commission d’enquête mise sur pied par le ministère pointe du doigt la vitesse du train (130 km/h au lieu de 30km/h) au moment de son aiguillage sur une aire de stationnement temporaire, rappelle-t-on.