Les conditions sont réunies pour bâtir une « structure de partenariat solidaire » avec la Chine estime l’expert financier, Ferhat Aït Ali, dans un entretien à l’agence chinoise Xinhua. Il s’en est expliqué plus longuement dans un post sur Facebook.
Le contexte de crise économique mondiale peut constituer une opportunité certaine pour les pays en quête d’un nouveau redéploiement à l’échelle internationale. La Chine est à coup sûr, l’un des exemples qui illustre le mieux cette nouvelle approche basée sur le partage équitable de la richesse, analyse Ferhat Aït Ali, expert en économie et observateur politique algérien, dans une interview accordée à Xinhua.
Contrairement à l’Occident qui continue de considérer le continent africain et le Moyen-Orient comme des terrains acquis où les affaires prospèrent à sens unique, la Chine, elle, développe une autre stratégie basée sur le partage équitable des richesses, selon Ferhat Aït Ali.
« La Chine ne perçoit pas la région arabe et africaine comme un terrain de rattrapage immédiat des effets de la crise chez elle, mais comme un terrain de redéploiement économique à moyen et long termes de ses capacités d’extension économique, par une politique de partage de la croissance entre les investisseurs chinois et les pays cibles, de ces investissements », estime l’expert algérien.
Selon lui, « la vision selon laquelle l’Afrique et le Moyen-Orient sont des réservoirs de matières de base, ou des marchés de produits manufacturés, n’a pas cours, dans cette stratégie de la Chine, basée plutôt sur la création d’un nouveau modèle de partage des avantages des ressources et du marché », affirme-t-il.
La « Chine, n’ayant aucun passé conflictuel, ou de dépendance avec ces deux zones, ni même d’ordre idéologique avec la plupart des pays de la région, peut même se targuer dans un passé récent d’un soutien à la plupart des entreprises de Libération, surtout en Afrique ».
M. Aït Ali croit que les conditions sont réunies pour bâtir une « structure de partenariat solidaire où aucun fantôme ou fantasme du passé ne viendra peser de son poids sur l’avenir ». Selon l’expert, les choses s’avèrent plus compliquées pour les Européens ou pour le monde occidental de manière générale.
« Avec l’Occident et particulièrement le Vieux continent européen, le souvenir d’un passé pas très éloigné caractérisé par la domination coloniale demeure vivant chez l’ex partie dominée. Les suspicions et susceptibilités sont toujours vivaces et compliquent de fait les rapports entre l’Afrique notamment, et le continent européen ».
Si la Chine met les moyens de son ambition, indique l’expert algérien, l’Afrique et les pays du Moyen-Orient, peuvent contribuer à la naissance d’un nouveau modèle économique.
« La crise financière occidentale devenue mondiale par la force des choses, peut servir à la naissance d’une nouvelle forme de partenariat, avec la Chine comme locomotive », dit-il.
Pour lui, « l’addition des ressources de la région, avec les capitaux disponibles et les capacités techniques chinoises, ainsi que la maîtrise des marchés acquise par les entreprises chinoises, peuvent faire émerger une nouvelle force économique à l’avenir basée sur un autre partage des rôles au profit de toute la région, et de la Chine.
Cette crise, est donc une opportunité pour revoir l’intégralité de l’équation actuelle, à la lumière de ce genre de partenariat, à condition que la Chine mette le maximum de moyens et d’ambitions, et que l’Afrique et le Moyen-Orient, comprennent les enjeux et la nécessité de ce partenariat », conclut l’expert Ferhat Aït Ali.