Cinq footballeurs, sur 1.276 contrôlés en 2016, ont reconnu avoir pris des produits prohibés. Mais il s’agit plus de drogue que de produits destinés à améliorer la performance.
Les contrôles anti-dopage réglementaires pour le football algérien coûtent plus de 200.000 dollars par an, a annoncé samedi soir le président de la commission anti-dopage de la Fédération algérienne de football, le Dr Djameleddine Damerdji. Jusque-là, ces contrôles, réalisés par un laboratoire suisse, coûtaient 196 dollars l’unité. Un nouveau contrat a été signé avec un laboratoire du Qatar, ce qui permettra de réduire les coûts de moitié, avec un prix unitaire autour de 80 dollars, a indiqué le Dr Damerdji.
Selon lui, 1.276 contrôles ont été menés cette année. Ils ont débouché sur cinq résultats positifs, ce qui représente un pourcentage de 0.39%. Cinq footballeurs ont été suspendus pour une durée de quatre ans, parmi lesquels Youcef Belaïli, un joueur particulièrement talentueux du champion d’Algérie, l’USM Alger, dont la carrière a été brutalement stoppée.
Drogue, plutôt que dopage
Les contrôles positifs recensés en Algérie ne relèvent cependant pas d’un dopage au sens strict, mais de du recours à des drogues, pudiquement appelés « produits prohibés ». Seul le joueur du Mouloudia d’Alger, Kheireddine Merzougui, a pris des produits anabolisants, mais apparemment de manière non intentionnelle. Il a affirme aux enquêteurs avoir pris des « compléments alimentaires » qui se vendent librement. Il a même précisé quand et où il a pris ces produits : dans une salle de sports, alors qu’il était suspendu. Il pensait que ça lui permettrait de se maintenir en forme.
Pour trois autres, il s’agirait de kif, « des joints fumés entre copains », selon un journaliste sportif, qui pointe « une hygiène déplorable » des footballeurs dans un milieu « irresponsable ». Plusieurs joueurs de première division, interrogés, ont confirmé la consommation de haschich dans les milieux sportifs, mais ont surtout confirmé que des rumeurs circulaient sua « la vie dissolue » de Youcef Belaïli bien avant sa condamnation.
Pour Youcef Belaïli, il s’agirait de cocaïne, selon des écrits de presse. Le joueur a été contrôlé positif deux fois, en compétition africaine et dans le cadre du championnat d’Algérie.
Antécédents
Ces affaires ont par ailleurs pris un certain relief en raison d’une affaire qui continue à susciter la suspicion depuis plusieurs années : sept footballeurs de l’équipe nationale de football qui avait participé à la coupe du monde 1982 et 1986 ont eu des enfants handicapés. C’est un pourcentage particulièrement élevé, qui les a amenés à se demander s’ils n’ont pas été victimes de traitements menés par l’équipe russe qui, autour de l’entraîneur Evgueni Rogov, les avait préparés à cette compétition.
Des « comprimés de différentes couleurs », utilisés alors par le médecin de l’équipe, ont été mis en cause, sans qu’il ne soit possible d’arriver à des conclusions. Plusieurs responsables algériens impliqués dans la préparation de l’équipe, parmi lesquels l’entraîneur Rabah Saadane, ont toutefois formellement démenti tout recours à des produits douteux.