Selon l’assureur-crédit, Euler-Hermès, les facteurs principaux de défaillance au Maroc sont la consommation privée des ménages et la consommation publique qui ont baissé en 2014.
Les défaillances d’entreprise au Maroc vont continuer de croître de 10% en 2015, soit au même niveau que 2014, mais sans pour autant s’inscrire dans le long terme à un tel niveau de progression, a indiqué au site spécialisé Usine Nouvelle, Ludovic Subran, chef économiste du groupe Euler-Hermès. Quant aux créations nettes d’entreprise le constat est un peu moins inquiétant : le rythme de création d’entreprises au Maroc reste dynamique, souligne Ludovic Subran. D’après cet expert, les facteurs principaux de défaillance au Maroc sont la consommation privée des ménages et la consommation publique qui ont baissé en 2014. Des retards de paiement ont été enregistrés dans les sphères publiques et privées, ajoute-t-il. Le secteur agricole a aussi enregistré une moindre performance. « Quand l’économie passe de 4 à 3% de croissance voire moins, cela se voit tout de suite. La « décompensation » (terme qui désigne la réduction des subventions publiques aux produits de base, énergétiques notamment) a coûté en termes de facture énergétique aux entreprises même si avec un prix du pétrole plus bas, cela se verra moins en 2015 et aura un effet positif sur l’économie du pays », analyse-t-il. S’agissant des secteurs les plus touchés par ces défaillances, l’économiste cite l’habillement, le textile, l’hôtellerie, la restauration, les épiceries, l’immobilier, le BTP et les services aux entreprises. Selon Ludovic Subran, l’évolution des habitudes de consommation crée aussi de la « casse » dans les entreprises qui ont du mal à suivre le mouvement. « C’est une image très proche de la théorie darwiniste où le plus fort survit », note-t-il.
A l’échelle mondiale, les défaillances d’entreprises s’affichent en baisse
Si les défaillances d’entreprises s’affichent en baisse à l’échelle mondiale en 2014, les pressions financières ainsi que des risques de contrepartie subsistent, souligne la Direction des Études Économiques du Groupe Euler Hermès dans son Bulletin Économique des mois d’octobre et novembre 2014 sur les défaillances d’entreprises dans le monde. Pour cette année 2015, quelque 16 pays devront connaitre une hausse ou une stabilisation du nombre de défaillances d’entreprises, selon les prévisions du Groupe Euler Hermès. En 2014, les défaillances d’entreprises ont suivi la tendance baissière attendue, souligne le rapport. Le nombre total de faillites au sein d’un échantillon de 42 pays devrait reculer de -4 % à 335 200 environ sur l’année. L’Indice global des défaillances d’entreprises qui tient compte de l’hétérogénéité des statistiques et de l’environnement des affaires selon les pays – et du poids économique de chacun d’entre eux – devrait s’inscrire en baisse de -12 % après un repli de -2 % en 2013. L’Indice Euler-Hermès affichera sa plus forte amélioration de ces dernières années, diminuant pour la 5e année consécutive et attestant d’une solide reprise depuis 2009 (-23 %). « Cela ne suffit toutefois pas à compenser l’envolée des défaillances essuyée au titre de la crise de 2008-2009 (+54 % entre 2007 et 2009). Les statistiques globales masquent des différences considérables entre les pays dans le secteur privé : au sein de notre échantillon, 6 pays sur 10 connaîtront une baisse des défaillances d’entreprises, ce qui signifie que 40 % d’entre eux y enregistreront une hausse ou une stabilisation », note le groupe Euler-Hermès.