La bataille de la relance économique future de l’Algérie et sa place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et sa capacité à innover, impliquant de cerner cinq axes.
Cette présente contribution est une très brève synthèse d’un long rapport, réalisé sous ma direction et assisté de 26 experts internationaux, remis à la demande du premier ministre au gouvernement, (10 volumes 1000 pages janvier 2013), où nous avons souligné l’importance des potentialités de l’Algérie, devant éviter toute vision alarmiste, tout étant tant réaliste par un discours de vérité. Les derniers rapports internationaux (2014/2015) montrent que le climat des affaires doit être amélioré, l’Algérie malgré ses potentialités étant souvent déclassée. Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose. Beaucoup de réalisations mais des insuffisances qu’il faut impérativement corriger. Je suis convaincu, afin d’éviter l’expérience dramatique des impacts de la crise de 2006, que la bataille de la relance économique future de l’Algérie et sa place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et sa capacité à innover, impliquant de cerner cinq axes.
Premier axe : la politique socio-économique depuis l’indépendance politique rentrant dans le cadre du programme de Tripoli a été menée exclusivement par l’Etat avec plusieurs variantes. Paradoxalement, les paramètres macro-économiques de l’Algérie apparaissent comme positifs mais éphémère sans réformes structurelles.De 1965 à 1979 avec une orientation exclusive vers l’investissement productif. Celle-ci s’est effectuée autour de l’Etat omniprésent sur l’ensemble du cycle: planification, financement, réalisation de l’investissement et production. De 1980 à 1990 orientée essentiellement vers les infrastructures BTPH et les activités commerciales. De 1991 à 2000 du fait de la situation particulière qu’a connu l’Algérie avec l’avènement du terrorisme et la cessation de paiement on ne peut à proprement parler de politique de développement mais avec la cessation de paiement des ajustements macro-économiques et macro sociaux extrêmement douloureux du fait des exigences du FMI. De 2000 à 2015 du fait que la demande sociale a été compressée et des destructions massives entre 1990-2000, une politique orientée essentiellement vers les infrastructures. Les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macro-économie sous contrôle relatif fonction des aléas de la rente des hydrocarbures qui représente 97/98% des exportations totales, les 4/5% hors hydrocarbures selon les statistiques douanières pour 2015 étant constituées de demi produits en majorité de dérivées d’hydrocarbures. La dette extérieure reste pour l’instant faible grâce au remboursement par anticipation, moins de 4 milliards de dollars US, avec des réserves dee change qui termineront entre 140/145 milliards de dollars fin 2015 mais grâce toujours aux hydrocarbures. Le budget commence à connaitre des tensions budgétaires du fait de la chute depuis 2014 du cours des hydrocarbures. Aussi, le retour à l’endettement guette le pays horizon 2020 en cas d’un cours inférieur à 70 dollars et du maintien du rythme actuel de la dépense publique qui se fonde sur un cours de 115/125 dollars. En effet, si la balance commerciale a fortement bénéficié de la remontée des cours des hydrocarbures entre 2007/2012, cependant depuis 2010, les importations suivent une tendance haussière, l’Algérie important 70% des besoins des ménages et des entreprises qu’elles soient publiques ou privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%avec un dépérissement du tissu industriel moins de 5% du produit intérieur brut. L’inflation qui a connu un niveau record en 2012( 8,9% selon les statistiques officielles) est relativement maîtrisée depuis fin 2013 mais compressée artificiellement par les subventions généralisées et les transferts sociaux , non ciblées ( 60 milliards de dollars en 2004 soit 27/28% du PIB ). Mais les tendances inflationnistes commencent à apparaître depuis le second semestre 2014, devant connaitre une forte hausse en 2016 du fait du dérapage du dinar tant par rapport au dollar qu’à l’euro, étant passé de 75/77 dinars un dollar à 106/107 dinars un dollar et de 85 dinars à 116/117 dinars un euro. Pour une appréciation objective, il y a lieu d’éclater l’indice de l’ONS, et analyser les liens entre la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales, celui percevant 20.000 dinars par mois net n’ayant pas la même perception de l’inflation que celui qui perçoit 200.000 dinars. Les banques notamment publiques qui concentrent plus de 85% des crédits octroyés se cantonnent en guichets administratif accompagnant peu les investisseurs ce qui ce qui reflète en partie la faible efficacité du système bancaire, sans compter la léthargie du système boursier. Les banques publiques sont malades de leurs clients notamment les entreprises publiques (assainissement de plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2014) 70% étant revenues à la casse de départ montrant que le blocage est d’ordre systémique et que ce n’est pas seulement une question de capital argent mais de management stratégique lié à la politique socio-économique globale. L’industrie publique est largement obsolète et concentre des pertes totales malgré des assainissements répétés nécessitant sa restructuration et sa modernisation. L’apurement des créances détenues par les cinq banques sur les entreprises publiques par le passé, qui risque de se répéter en cas de mesures populistes, s’est traduit par des décaissements importants du Trésor. Ainsi, les ressources du pays sont basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés de changement. Paradoxe plus le cours des hydrocarbures est faible plus on ressent le besoin de réformes, et ralentit lorsque le cours est élevé…
Deuxième axe : l’Algérie tente difficilement sa transition d’une économie publique vers une économie plus libérale à vocation sociale.Elle s ‘est ouverte à l’économie de marché, mais non maitrisée, à partir de la crise de 1986, effet de la chute du cours des hydrocarbures. Toutefois, l’économie algérienne reste encore une économie essentiellement publique, toute l’économie étant tirée par la dépense publique via la rente des hydrocarbures. L’héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie et les pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité de l’entreprise publique. La pression démographique rend l’Algérie de plus en plus dépendante des importations qui n’a pas jeté les bases d’un appareil productif capable d’affronter la concurrence internationale. Actuellement, les considérations politiques à court terme l’emportent sur les perspectives à long terme. Tant que la majorité de l’électorat tirera ses revenus des emplois dans la fonction publique, qu’elle pourra bénéficier de services sociaux peu coûteux, les réformes fondamentales n’auront guère de chances de progresser de par l’opposition tant du grand public que de la technostructure censée mettre en œuvre ces changements. Les investissements directs étrangers hors hydrocarbures et dans les secteurs productifs sont très faibles, les étrangers étant attirés par les marchés publics du BTPH. .En même temps qu’elle les encadrées dans le cadre de la règle des 49/51% instauré par la loi de finances 2009, généralisée aux banques en 2010, la majorité des pays étrangers ont annoncé que pour les PMI/PME, cette règle est inopérante, devant distinguer les segments stratégiques où cette règle serait applicable, ainsi que le droit d préemption, décidée seulement en conseil des ministres et non encadré par une Loi qui limite l’action du gouvernement, des segments non stratégiques où la minorité e blocage serait suffisante . L’agriculture constitue un réservoir important de main d’œuvre et peut servir en cas de chute du cours des hydrocarbures comme d’amortisseur social tout en diminuant la facture alimentaire assurant l’autonomie alimentaire. D’une manière générale, les entreprises privées sont présentes surtout dans le secteur des services avec prédominance du commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteur manufacturier traditionnel. Excepté les hydrocarbures, de certains segments des télécommunications, de quelques sociétés mixtes, le secteur étranger productif est marginal. Paradoxalement, l’Algérie fait massivement appel à l’assistance technique, le poste services étant passé de 2 milliards de dollars en 2002 à 11/12 milliards de dollars entre 2010/2014. .Ainsi, les résultats de l’actuelle politique sont désormais nettement perceptibles sur plusieurs aspects stratégiques de l’économie algérienne. Le comportement actuel est de type « semi-rentier » et ne recherche pas la réforme en profondeur de l’économie. La rente pétrolière génère plusieurs effets pervers de l’économie à son seul profit, ce qui renforce encore davantage la monoculture énergétique du pays et la sphère informelle avec la dépréciation continue du dinar algérien reflet de la faible productivité et production locale, ou existe un écart depuis 2014 d’environ 60% entre le cours sur le marché officiel et sur le marché parallèle. L’industrie souffre d’une faible rentabilité et d’importants surcoûts propres aux économies dirigées ; systèmes de prix sont souvent déconnectés de la conjoncture économique ; les systèmes d’approvisionnement ou de négociations contractuelles nées du code des marchés publics sont lents et coûteux ; la vocation sociale des entreprises s’est allégée mais a fortement imprégné les mentalités ; les systèmes de cooptation des personnels entraînent des sureffectifs et une gestion laxiste ; la grande industrie a insuffisamment contribué au développement du tissu industriel et a parfois utilisé son statut public pour croître sans considération pour la réglementation ; la plupart des grands complexes ont cherché à tout intégrer non seulement les activités industrielles classiquement sous-traitées, mais aussi des fonctions aisément disponibles sur le marché (nettoyage, gardiennage, restauration…). Ce n’est que sous la pression économique qu’elles ont tardivement externalisé ces activités ; la faible considération pour l’environnement peut générer de graves difficultés pour attirer des groupes internationaux qui connaissent parfaitement l’évolution de la jurisprudence internationale ; l’ interprétation unilatérale de la réglementation a généré des contentieux comme en témoigne les nombreux litiges dont ceux de Sonatrach à l’international
Troisième axe : la gestion actuelle du commerce extérieur, héritée du système passé entrave le fonctionnement de l’industrie, y compris à l’exportation. Le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l’ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l’entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci. Leur disparition ne sera que progressive. Ceci est probablement aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et non adapté à une économie moderne. L’objectif de protection de l’industrie naissante a généré une gestion bureaucratique des procédures de licences d’importation qui est devenu un terreau pour de nombreuses pratiques non conformes. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC serait un signal fort pour simplifier ce système obsolète mais les habitudes prises ont généré des monopoles lucratifs et puissants qui seront lents à disparaître ou à contourner. Les formalités de contrôle des changes restent encore largement interprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de la puissance de son rôle de contrôleur. Concernant l’investissement étranger, les multinationales recherchent classiquement des avantages comparatifs pour produire de façon compétitive pour un marché local solvable mais aussi vers un marché régional et/ou mondial, en intégrant leurs capacités commerciales et productives, d’où l’importance de l’intégration du Maghreb pont entre l’Europe et l’Afrique où l’Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. Le modèle à dominance étatique à taux d’intégration verticale élevé va à l’opposé des nouvelles mutations mondiales. Les lourdeurs bureaucratiques (délais de négociation et de mise en place) et l’incertitude juridique (taux douaniers, fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l’image d’un marché difficile et fermé, isolant l’Algérie des nouvelles mutations mondiales. Le problème essentiel à résoudre est la mise en place de subventions ciblées budgétarisées par le parlement afin d’éviter des transferts artificiel des bénéfices par les prix de cession visant l’optimisation fiscale vers les lieux fiables et peu imposés, la distorsion de la concurrence, le monopole, source de surcoûts et enfin l’amélioration du système d’information (limitation de l’accès aux données nationales pour les sociétés étrangères) et la distorsion dans l’accès aux données technologiques devient une urgence de l’heure. Car le fait marquant en ce XXIème siècle, est l’internationalisation des économies qui rend obsolètes les systèmes autarciques, face à la politique des Etats qui est souvent un dosage voire une oscillation entre libéralisme et interventionnismes excessifs, ce qui explique que face aux nouvelles contraintes, dans la plupart des pays, l’Etat a largement réorienté son action.Les choix de développement des filières doivent être cohérents avec les tendances lourdes internationales car les tendances incontournables à l’internationalisation des économies tendent à reléguer au second plan les politiques et contrôles nationaux au profit d’espaces économiques régionaux ou mondiaux.De maître d’œuvre, l’Etat évolue vers un rôle d’organe de régulation par un certain nombre de leviers dont il reste maître (taux du crédit, taux de change, déficit budgétaire, poids de l’impôt et des services publics…) et de réglementation (commerce, taxes, télécommunications, transports, droit du travail…). La globalisation économique a été impulsée par les multinationales puis par les États ; désormais elle devient un phénomène politique et économique copié par les États eux-mêmes pour les grands secteurs stratégiques. Ce sont les Etats souverains qui signent les accords créant un cadre propice aux échanges (CEE, ASEAN, MERCOSUR). Les organismes supranationaux assurant souvent l’application des règles entre les partenaires. Ainsi, l’OMC, à laquelle veut adhérer l’Algérie est une institution chargée d’appliquer une législation et d’arbitrer les conflits entre les Etats membres par l’intermédiaire de l’ORG (organe de Règlement des Différents). Cela ne saurait signifier la fin du rôle de l’Etat mais un rôle stratégique dans la régulation. La problématique de la mondialisation implique une politique d’ouverture de l’Algérie qui doit aborder les questions sous un autre angle. L’insertion dans l’organisation internationale de l’industrie et des services, est une urgence pour l’Algérie afin de s‘adapter avec les mesures d’appui nécessaires notamment :développement de la concurrence sur les marchés intérieurs ; accès aux marchés extérieurs ; importance accrue de la recherche-développement et de la technologie dans les stratégies d’entreprises ; participation des systèmes d’approvisionnement internationaux ; développement des PME/PMI à l’exportation ; mesures d’amélioration du climat des affaires (lutte contre la bureaucratie) ; participation aux nouveaux réseaux mondiaux : logistique, Internet, financiers, distribution. L’important est donc la spécialisation non pas dans les branches, loin de la vision mécanique (vision dépassée) conduit à un endettement excessif sans résoudre les problèmes du développement, mais dans la dynamique des produits par l’innovation technologique et managériale.
Quatrième axe: la CEE est le premier partenaire et surtout son principal débouché à l’exportation tandis que La Russie, le Qatar, bientôt l’Iran et les USA dès 2017 (révolution du gaz/ pétrole de schiste) sont de rudes concurrents notamment sur le marché européen.Dans le cadre de son adhésion à la CEE et éventuellement de son adhésion à l’OMC, l’Algérie est tenu d’ouvrir son champ de coopération multilatérale ce qui devrait renforcer encore les échanges croisés notamment en prenant des engagements sur le démantèlement de ses protections douanières ( reportés à horizon 2020 au lieu de 2017) et l’ouverture graduelle de son marché avec notamment :la réduction des quotas à l’importation pour les produits agricoles ; la mise en place d’un taux douanier maximal pour les produits industriels ; un accord sur les technologies de l’information ; la libéralisation du commerce des services et de l’accès au marché des services ; d’ouvrir un champ large de partenariats multilatéraux tant régionaux qu’européens ; de renforcer ses réformes structurelles dont la privatisation et la démonopolisation( nouveaux acteurs privés) , devant mettre sur le même pied d’égalité secteur privé et secteur public qui recèle des managers brillants devant leur donner l’autonomie de gestion, afin de favoriser un cadre concurrentiel, ; de revoir ses normes de gestion , l’Etat algérien dépensant 2 fois plus que la moyenne des pays émergents pour avoir deux fois moins de résultats économiques et sociaux d’Asie. Aussi, il s’agit de lutter contre la sphère informelle représentant plus de 50% de la superficie économique en l’intégrant par de nouveaux mécanismes économiques et non bureaucratiques autoritaires qui produisent l’effet inverse. Les systèmes douaniers et fiscaux, complexes doivent être réformés et adaptés aux normes internationales. La déficience des réseaux de distribution des matières premières, matériaux et/ou pièces de rechange rend impossible la réactivité et la logistique demandée par la sous-traitance internationale ; faiblesse des infrastructures de services et la difficulté d’acquisition de foncier industriel posent le problème des facilités matérielles à créer de nouvelles activités. Il y a lieu d’améliorer l’environnement externe : institutions, infrastructures y compris les actions antidumping revoir la politique des subventions –les télécommunications, les compétences humaines dont le système d’enseignement et constituer une base de données précise sur les exportations, le financement, les garanties de la prospection et des opérations.
Cinquième axe : l’Algérie doit investir dans l’économie de la connaissance et les segments au sein de filières internationalisées pour avoir des avantages comparatifs. Il s’avère urgent la promotionde la recherche développement – RD, avec des avantages fiscaux : appui à la recherche-développement -achat de technologies – amélioration de l’appui institutionnel et collaboration universités/ secteur public/ entreprises privées. Sans cela il ne fut pas s’attendre à la mise en place d’un tissu productif durable.La libre circulation des produits génère une hyper-compétitivité qui demande une ré-allocation rapide des ressources à l’échelle régionale (demain à l’échelle mondiale). Le maintien abusif de filières non compétitives équivaut à une subvention indirecte mais surtout, en empêchant une optimisation des capitaux investis, pénalise l’avenir des filières les plus dynamiques. Les analyses du commerce international, sur une période longue, montrent que les branches industrielles ont un cycle de vie analogue aux produits industriels, cependant plus complexe. Les pays ‘’convergents’’ (qui ont rattrapé le niveau de vie du groupe des anciens pays industrialisés) sont ceux qui ont renforcé leurs avantages sur les produits dynamiques.. Il faut donc examiner d’autres paramètres qui expliquent la productivité globale des facteurs de production (part de la croissance qui ne s’explique pas par la progression du stock de capital et de travail mais par l’immatériel. L’utilisation des statistiques du commerce international permet de révéler les caractéristiques des tissus industriels. Elles permettent de dégager la structure de spécialisation d’un pays, notamment sa capacité d’insertion internationale. Les analyses montrent que les entreprises privées sont un terrain de plus grand dynamisme économique que les entreprises publiques car elles s’ajustent plus rapidement au marché et font une meilleure allocation des ressources. Leur poids dans l’économie est un facteur indicatif d’adaptation important. Les choix de développement des filières doivent coller avec la structure socio-économique et culturelle du pays. La forte démographie a généré un fort accroissement de la population algérienne, allant vers 50 millions d’habitants horizon 2030 (39 millions d’habitants au 01 janvier 2014). Les emplois créés dans le secteur lourd à forte intensité de capital coûtent entre 4 et 10 fois plus que dans une PMI/PME. Pour les entreprises privées, les performances sont encore freinées par le savoir-faire entrepreneurial limité mais aussi par la difficulté d’accès aux technologies modernes et par des normes de qualité obsolètes. En plus de la mobilisation de l’épargne domestique ( faible bancarisation ) où tout se traite en cash avec l’importance de la sphère informelle contrôlant 40/50% de la masse monétaire en circulation , l’on doit mettre en place des réseaux pour une meilleure attractivité du pays aux IDE ainsi qu’aux fonds de la communauté émigré par la création de filières à l’étranger Ceci devrait être géré par le système bancaire qui reste à moderniser (par exemple : crédit-bail, escompte des traites, nantissement des marchés publics, etc…).
Conclusion. Le retour de la croissance passe par l’Etat de Droit, une gouvernance renouvelée se fondant sur une plus grande moralité de ceux qui dirigent la Cité. Du fait de tensions budgétaires à venir, la chute des cours des hydrocarbures étant durable dans le temps, cela implique une plus grande efficacité des dépenses publiques. Le développement de l’Algérie, devra reposer sur l’initiative locale pour initier des activités productives, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux.Je suis convaincu, afin d’éviter l’expérience dramatique des impacts de la crise de 2006, que la bataille de la relance économique future de l’Algérie et sa place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et sa capacité à innover. L’Algérie en a les potentialités, sous réserve d’une nette volonté politique d’accélérer les réformes structurelles, impliquant la mobilisation de toutes les Algériennes et Algériens, tenant compte de leurs différentes sensibilités.
(*) Dr Abderrahmane MEBTOUL Professeur des Universités –expert international en management stratégique [email protected]