La gestion de la chaîne logistique de distribution permet de mettre en œuvre l’ensemble des éléments contribuant à la distribution des produits. Le flux et les stocks, les retours, l’emballage, les équipements, les services de transport, de manutention, les systèmes d’informations…Ce concept relativement standard de la supplychain est en train d’évoluer. Son champ d’intervention s’élargit de plus en plus et de plus en plus vite. Demain, les métiers de la distribution et de la vente s’intégreront à ceux de la logistique. Cela est peut-être prématuré chez nous, mais c’est tout l’enjeu d’une maitrise totale des industriels sur la disponibilité de leurs produits et la qualité de service.
Sans cesse, les principaux acteurs de la logistique devront développer des solutions connectant entre eux, les entrepôts, les services de transports et les services de ventes sur le terrain, par tous les moyens, comme l’automatisation, les transstockeurs, la massification des flux, etc. Cette agilité est un élément clé de la logistique de demain, elle permettra d’engendrer une optimisation économique par la réduction des surfaces de stockage, d’une part et l’optimisation des taux de remplissage des camions, d’autres parts.
Demain, c’est déjà le cas ailleurs, l’industrie de la logistique devra aller plus loin pour réduire les coûts et améliorer la disponibilité des produits pour le client final. Plus loin et plus vite, mais sans négliger l’environnement. Elle devra être capable d’imaginer des modèles de fonctionnements souples qui permettront d’intégrer des paramètres de réduction de consommation énergétique, capital pour notre pays. Massifier les flux physiques, améliorer la traçabilité des produits, intégrer la problématique du recyclage et, pour la logistique urbaine, minimiser l’encombrement des voies de circulations.
L’enjeu de la disponibilité des produits
D’un point de vue économique, la bataille se jouera dans la disponibilité des produits au niveau de tous les points de vente possibles et imaginables, partout dans le pays, tout en respectant les règles, l’image de marque et la notoriété des produits. Elle se gagnera en agissant sur la baisse du niveau des stocks, l’optimisation et la fluidité de la production. Sur le plan technologique aussi ces métiers vont se digitaliser entièrement et les innovations, pour atteindre la performance, vont se multiplier. Le comportement des clients tendra vers plus d’exigence en matière de sécurité et d’écoresponsabilité. Tout cela aura des conséquences sur le flux des produits, avec un impact sur les moyens de transport utilisés, les infrastructures et les flux d’informations.
De la même façon, les modèles de distributions doivent changer. Pour la logistique urbaine, des réseaux d’entrepôts urbains devront être implantés afin d’agir sur le coût du dernier kilomètre et sur l’environnement. De nouveaux marchés et de nouveaux modèles de consommation vont apparaître, les logisticiens devront se préparer à accompagner le E-commerce, ce qui va entrainer de nouveaux équilibres et exigera toujours plus d’innovation pour plus d’optimisation.
Toujours est-il que les logisticiens seuls ne pourront pas atteindre ce niveau de développement, les marges dégagées et la maturité des acteurs ne le permettent pas encore. Les producteurs devront s’impliquer davantage et accompagner cette transformation en leur confiant leurs distributions pour rester concentrés sur leurs cœurs de métier et surtout pour couper le cordon ombilical avec les grossistes et les méthodes de distribution qui datent de la marine à voiles et qui leurs sont nuisibles !
Ainsi, les prestataires auront une meilleure visibilité sur le long terme pour réaliser les investissements nécessaires et trouver des partenaires financiers. Les pouvoirs publics aussi devront les soutenir, à travers une véritable politique sectorielle, en clarifiant le cadre légal, notamment la fiscalité et les problèmes de facturations que rencontrent tous les acteurs de la distribution.
En réalité, au-delà de la distribution, c’est le monde qui est en train de changer sous nos yeux ! Comment y participer ou au moins s’y adapter ? Tout cela peut paraitre utopique d’en parler aujourd’hui, s’agissant du marché algérien où les moyens et les acteurs sont peu nombreux, mais ce défi peut et doit être relevé. Les producteurs en sont conscients plus que jamais.
*Directeur général Anderson Logistique