Malgré le dynamisme observé dans les projets d’énergies renouvelables en Algérie ces deux dernières années, ce secteur stratégique, crucial pour l’avenir énergétique du pays, reste marqué par une instabilité au niveau de l’exécutif.
Au cours des quatre dernières années, le dossier des énergies renouvelables a navigué entre plusieurs institutions sans parvenir à trouver un point d’ancrage au sein d’une entité unique. Cette situation reflète une gestion instable qui a freiné les avancées concrètes dans les projets et programmes des Enrs.
L’un des derniers développements majeurs a été la suppression du ministère des Énergies renouvelables, remplacée par un secrétaire d’État rattaché au ministère de l’Énergie et des Mines, dans le cadre du nouveau remaniement ministériel.
Dans cette configuration, Noureddine Yassaa, ancien commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, a été nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, pour superviser ce secteur vital.
Des changements constants
Depuis la création en novembre 2020 du ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, le secteur a connu une trajectoire marquée par des changements constants. Ce ministère avait pour mission d’accélérer la transition énergétique du pays et de piloter des projets ambitieux, notamment dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.
Parmi ses priorités figuraient également la sensibilisation des citoyens aux enjeux de la transition énergétique et le développement d’infrastructures adaptées, qu’il s’agisse de grands systèmes centralisés ou de solutions décentralisées pour l’autoconsommation à travers le territoire national.
Cependant, après une série de nominations ministérielles, dont Chems Eddine Chitour puis Benattou Ziane, le ministère a été dissous en septembre 2022. Ses prérogatives ont alors été transférées au ministère de l’Environnement, rebaptisé pour l’occasion ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables.
Une nouvelle réorganisation
Cette réorganisation n’aura été qu’une étape transitoire. En novembre 2024, un nouveau remaniement a encore modifié la structure administrative du secteur. Le portefeuille des énergies renouvelables a été retiré au ministère de l’Environnement pour être rattaché au ministère de l’Énergie et des Mines. Désormais, la gestion de ce domaine revient à un Secrétaire d’État au sein de ce ministère.
Ces fluctuations successives dans la gouvernance des énergies renouvelables en Algérie soulignent l’urgence d’une vision stratégique et d’une stabilité institutionnelle, indispensables pour concrétiser les ambitions du pays en matière de transition énergétique.