L’Algérie a connu une hausse de 31,7% en glissement annuel de ses recettes d’exportation hors hydrocarbures, atteignant 2,05 milliards de dollars, qui s’explique principalement par la croissance des exportations d’engrais, même si ces dernières représentent toujours moins de 5% des exportations totales.
La production algérienne d’engrais est en hausse, en partie grâce à deux nouveaux sites d’envergure déjà opérationnels, un troisième devant démarrer ses activités cette année.
Au cours des trois premiers trimestres de 2014, les recettes d’exportation générées par les engrais ont quasi triplé par rapport aux chiffres de l’année précédente, atteignant 657 millions de dollars ; l’ammoniac et l’urée représentent un tiers des exportations hors hydrocarbures, devancés seulement par les produits dérivés du pétrole.
Les exportations d’ammoniac ont à elles seules doublé en glissement annuel et ont atteint 421,7 millions de dollars entre janvier et septembre 2014. Le plus fort taux de croissance revient cependant à d’autres engrais minéraux, en premier lieu les produits à base d’urée. Les exportations d’engrais minéraux ont fait un bond considérable et se sont établies à 235,3 millions de dollars, soit plus de dix fois les résultats enregistrés à la même période l’an dernier, grâce à la mise en service d’une deuxième usine de production, Sorfert, en août 2013.
L’Algérie a connu une hausse de 31,7% en glissement annuel de ses recettes d’exportation hors hydrocarbures, atteignant 2,05 milliards de dollars, qui s’explique principalement par la croissance des exportations d’engrais, même si ces dernières représentent toujours moins de 5% des exportations totales.
L’ammoniac et l’urée permettent la création de valeur ajoutée grâce à la transformation de gaz bon marché – ce dont l’Algérie dispose en grande quantité, avec 159 000 milliards de pieds cubes de réserves de gaz récupérables.
Une augmentation d’un tiers pour la production
Le secteur devrait être placé sous le signe de la croissance en 2015 : les opérateurs déjà établis sont en passe d’intensifier leur production et un troisième opérateur devrait démarrer ses activités au début de cette année. Sonatrach, le groupe énergétique public dont les activités regroupent à la fois les segments aval et amont, s’est associé aux Omanais de Suhail Bahwan Holding Group (SBGH) pour créer un troisième opérateur, baptisé Al Djazaïria Al Omania Lil Asmida (AOA).
La construction de l’usine d’AOA, dont le coût s’est élevé à 2,6 milliards de dollars, s’est achevée récemment à Arzew – un centre important de l’industrie pétrochimique. Un responsable de la Sonatrach a annoncé en novembre que, selon leurs prévisions, les phases de production et de commercialisation devraient être lancées au cours du premier trimestre de 2015. AOA produira de l’ammoniac converti à l’urée dans une première étape et disposera d’une capacité de production de 2,4 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation d’un tiers de la production nationale.
Le projet se concrétise désormais, après avoir piétiné pour cause de discussions sur le prix du gaz. Si les détails du nouveau contrat n’ont pas été rendus publics, on a pu lire dans la presse locale que le prix du gaz serait indexé sur les cours internationaux, ce qui permettra à la Sonatrach, qui détient une participation de 49% dans l’entreprise, de se tailler une plus grande part des recettes. Le contrat initial s’appuyait sur des prix du gaz subventionnés.
Un actionnariat international
Le lancement de l’usine d’AOA fait suite à l’annonce de projets de modernisation et d’expansion de deux autres grands sites de production d’ammoniac et d’urée.
Fertial, une joint-venture entre les Espagnols de Grupo Villar Mir et Asmidal, une filiale de la Sonatrach, a annoncé que l’entreprise allait investir 250 millions d’euros entre 2014 et 2018 afin de moderniser ses deux sites de production d’ammoniac à Arzew et à Annaba et d’augmenter sa capacité de production, qui passerait de 1,2 million de tonnes à 1,8 million de tonnes. La société d’ingénierie américaine KBR a obtenu en septembre un contrat pour moderniser les usines de Fertial et en améliorer l’efficacité énergétique.
Sorfert dispose d’une capacité de production d’1 million de tonnes d’ammoniac et de 800 000 tonnes d’urée par an. L’entreprise, une joint-venture entre les Égyptiens de Orascom Construction Industries et la Sonatrach, a annoncé au mois de novembre qu’elle avait produit et exporté 739 000 tonnes d’ammoniac et 750 000 tonnes d’urée depuis sa mise en service en août 2013, générant des recettes totales de près de 500 millions de dollars.
Ces partenaires étrangers sont tous les trois actionnaires majoritaires des joint-ventures, les accords initiaux ayant été signés avant l’entrée en vigueur en Algérie en 2009 de la loi des 51/49%, qui impose un actionnariat majoritaire aux entreprises algériennes.
Une diversification dans l’aval
Le potentiel des produits pétrochimiques est énorme, à l’heure où l’Algérie cherche à réduire sa dépendance face aux cours des matières premières. Ses principaux produits à valeur ajoutée sont le méthanol, le nitrogène liquide et l’hélium, ce dernier étant produit par une joint-venture de la Sonatrach et du groupe allemand Linde dans une usine d’Arzew. Les exportations de produits pétrochimiques – parmi lesquels les solvants, le naphta, le méthanol, l’hélium et les engrais – ont généré des recettes en devises à hauteur d’1,34 milliard de dollars en 2013, soit deux-tiers du total des exportations hors hydrocarbures.
Les hydrocarbures ont été responsables de près de 96% des recettes d’exportations au cours des trois premiers trimestres de l’année 2014, un chiffre qui reste stable par rapport à l’année précédente. L’Algérie, membre de l’OPEP, est le quatrième pays d’Afrique en termes de réserves de pétrole et le deuxième en termes de réserves de gaz mais la production stagne depuis quelques années.