Le remaniement ministériel du 18 novembre 2023 a conduit à la nomination de Noureddine Yassa au poste de Secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables. Cette nomination s’inscrit dans une réorganisation plus large du secteur des énergies nouvelles, désormais placé sous la tutelle du ministère de l’Énergie et des Mines, dirigée par Mohamed Arkab.
Les chiffres actuels du secteur témoignent de l’ampleur de la tache qui attend le nouveau membre du gouvernement. Si la capacité installée atteint désormais 600,9 MW fin 2023, avec une prépondérance du solaire photovoltaïque représentant 354,1 MW déployés à travers 22 centrales, le rythme de développement demeure modéré. En effet, l’augmentation de 62,8 MW enregistrée entre 2020 et 2023, correspondant à une progression de 15% sur cette période, souligne la nécessité d’accélérer la transition énergétique pour atteindre les objectifs nationaux.
C’est dans ce contexte que Noureddine Yassa apporte son expérience du CEREFE (Commissariat aux Énergies Renouvelables et à l’Efficacité Énergétique), où il a coordonné plusieurs projets structurants. Sous sa direction, le commissariat a mis en place des groupes de travail sectoriels et développé une infrastructure qualité pour les investissements. Sa réélection au groupe de travail III de l’EGIEC témoigne de son expertise dans le domaine.
Son expertise servira également à superviser le programme de développement qui comprend actuellement 15 centrales solaires photovoltaïques dans 12 wilayas, dans le cadre du projet “2000 MW”. En parallèle, le projet “Solar 1000 MW” prévoit l’installation de 5 centrales dans 5 wilayas différentes. Une centrale de 200 MW est en construction à Gara Djebilet, dans la région de Tindouf.
Au-delà de ces grands projets nationaux, une attention particulière est portée aux zones isolées. Ainsi, dans le Sud du pays, trois centrales hybrides sont en développement : 8 MW à Talmine, 3 MW à Tabelbala et 11 MW à Tindouf. Ces projets répondent aux besoins spécifiques des réseaux isolés, qui disposent déjà de 28 MW de capacité hybride installée.
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une vision à long terme, puisque les objectifs fixés par le gouvernement prévoient l’installation de 22 000 MW d’énergies renouvelables d’ici 2030. Les estimations techniques indiquent un besoin de 50 gigawatts d’énergie solaire et 10 gigawatts d’énergie éolienne pour répondre à la demande future. À court terme, l’objectif est d’atteindre 4000 MW de capacité installée.
Cette réorganisation administrative vise à renforcer la coordination entre les différents acteurs du secteur énergétique. Le rattachement au ministère de l’Énergie et des Mines doit permettre une meilleure intégration des énergies renouvelables dans la stratégie énergétique nationale, notamment avec les grands groupes comme Sonelgaz.
Rappelons que le ministère de l’Énergie assure actuellement 88,5% de la capacité installée en énergies renouvelables, avec 417,64 MW sous sa responsabilité. En 2023, il a contribué à hauteur de 28 MW aux nouvelles installations, représentant 44,6% des capacités additionnelles.