Des données officielles en Espagne révèlent que le secteur de la céramique a subi des pertes de 260 millions d’euros en deux ans, en raison de la rupture des relations commerciales avec l’Algérie.
Selon des chiffres rapportés par le journal spécialisé « El Periódico de Azulejo », ce secteur est parmi les plus touchés par l’embargo économique algérien en vigueur depuis juin 2022, affectant particulièrement de nombreuses startups dans ce domaine.
Les chiffres de la Confédération des employeurs de la région de la Communauté valencienne indiquent que le secteur de la céramique a perdu 220 millions d’euros en près de deux ans, en raison de l’arrêt des exportations vers l’Algérie. Par ailleurs, le secteur des équipements destinés à cette industrie a enregistré des pertes d’environ 40 millions d’euros durant la même période.
Une légère hausse des exportations espagnoles vers l’Algérie
Malgré cette situation difficile, le journal note une légère hausse des exportations globales espagnoles vers l’Algérie au cours des premiers mois de 2024, principalement grâce aux ventes de véhicules utilitaires, de pièces détachées automobiles, ainsi que de viande de bœuf et de mouton. Les importations de véhicules par Fiat Algérie, filiale du groupe Stellantis, provenant du port de Vigo, dans le nord de l’Espagne, illustrent cette tendance.
Les exportations espagnoles vers l’Algérie ont atteint 163 millions d’euros en janvier et février 2024, dont 133 millions d’euros de biens et équipements, selon le secrétariat d’État espagnol au commerce. Pour référence, la valeur des exportations était de 17 millions d’euros en 2023 et de 334 millions d’euros en 2022, avant la crise.
Pour l’ensemble de l’année 2023, les exportations espagnoles totales vers l’Algérie se sont élevées à seulement 331,8 millions d’euros, marquant une baisse de 67,5 % par rapport à 2022. Cette année-là, les exportations espagnoles s’étaient effondrées à 1,021 milliard d’euros, contre 1,888 milliard d’euros en 2021.
En ce qui concerne la visite annulée du ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, en Algérie il y a quelques mois, le journal indique qu’elle n’a toujours pas été reprogrammée, malgré les efforts déployés par Madrid auprès de la Commission européenne.
Par ailleurs, la société « Enagás », responsable du réseau gazier intérieur en Espagne, a récemment publié des données montrant que près de la moitié des besoins en gaz du pays ont été couverts par des approvisionnements algériens en avril dernier, avec un total de 12 351 gigawattheures provenant du gaz naturel et du gaz naturel liquéfié (GNL).