Les frères de Farid Bedjaoui, l’homme d’affaires algérien accusé par la justice italienne d’avoir reçu plus de 197 millions d’euros de commissions sur des contrats remportés par Saipem, filiale du groupe italien ENI, en Algérie entre 2006 et 2009 ont constitué un important patrimoine immobilier à Montréal. C’est ce que révèle une enquête du Journal de Montréal.
Selon ce journal, Reda Bedjaoui a transigé des millions en immeubles de luxe à Montréal, tout en recevant des centaines de milliers de dollars de son frère Farid. La dernière acquisition remonte à mai 2015 lorsqu’il acquiert « un condo de près de 1,9 M$ (taxes comprises) au prestigieux M sur la Montagne, sur le flanc du mont Royal ». « Trois mois plus tôt, Reda Bedjaoui devenait actionnaire des Appartements Acadia inc., juste en face du Ritz-Carlton, selon le registre des entreprises du Québec. La copropriété de grand luxe qui vient avec ses parts est à vendre en ce moment pour 3,5 M$ chez l’agence Sotheby », détaille le journal montréalais qui précise que depuis 2004, Reda Bedjaoui a conclu de multiples transactions avec ses parents et son ancienne femme, à Westmount et à L’Île-des-Sœurs à Montréal, d’une valeur totale de 4,7 M$.
Lire aussi : Le CPP démonte le système de corruption en Algérie (audio-vidéo)
Le journal révèle que Farid Bedjaoui a fait parvenir à son frère pour 285 000 $ de chèques en 2005 et 2006. Mohamed Bedjaoui, ancien ministres des AE, a également « transféré des sommes importantes à Reda ». « En 2001, il (Mohamed Bedjaoui) a posté deux chèques de 100 000 $ US chacun à son neveu (302 000 $ à l’époque) ». Il disait « envoyer cet argent pour les jumeaux de Reda qui venaient de naître », selon une lettre citée par le Journal de Montréal. Quand au troisième frère Ryad, il est révélé que lui et son ancienne épouse ont transigé pour près de 6,8 M$ en immeubles dans la région, de 2000 à 2014.