A la veille de la célébration du 2ème anniversaire du « Hirak », le 22 février prochain, les algériens étaient rivés devant leurs postes de télévision, jeudi soir, à l’ouverture du journal télévisé de 20h, dans l’expectative de décisions importantes annoncées par le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, rentré depuis quelques jours seulement de sa retraite médicale à l’étranger, qui aura duré 3 mois, au total.
Après une longue introduction entachée de quelques « écarts de langage », les décisions tombent : Grâce présidentielle en faveur d’une soixante de détenus d’opinion, dissolution de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) avec accélération du processus électoral et remaniement du gouvernement. Le message est clair, Tebboune veut reprendre la main sur son quinquennat qui a si mal démarré.
Mais de l’avis de plusieurs observateurs, une question importante a quand-même été éludé par le président, à savoir celle de l’ouverture des frontières du pays, fermées depuis près d’un an.
En effet, à l’instar de leurs compatriotes du « Bled », des milliers de ressortissants algériens s’attendait à ce que le chef de l’Etat aborde ce sujet polémique et mette fin au suspense…Hélas, ni même un clin d’œil ne leur a été adressé !
Un « oubli », selon certains, du « mépris » selon d’autres. Source de frustrations pour nos compatriotes bloqués à l’étranger, cette situation a vite fait réagir pléthore d’entre eux, sur les réseaux sociaux, à commencer par la diaspora ou la communauté algérienne de France, qui se dit « frustrée » voire « blessée » par cet acte de « non considération » de la part des plus hautes autorités du pays. Certains groupes d’étudiants estiment que c’est au moins une bonne raison pour sortir manifester en France le 22 février prochain.
A l’intérieur des frontières, ça grogne encore davantage ! Les travailleurs de l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene, ainsi que les voyagistes, excédés par cette attente interminable, exigent la fin immédiate de la procédure de fermeture des frontières, en estimant qu’il faille pour cela faire entendre leur voix, par le truchement de la contestation populaire pacifique, si nécessaire.
A noter que les frontières terrestres, maritimes et aériennes nationales, sont fermées depuis le mois de mars 2020, suite à la propagation de la pandémie Covid-19 en Algérie. Mis à part quelques vols réservés aux ressortissants étrangers et aux binationaux sont opérés de manière exceptionnelle, tous les avions opérant des lignes internationales sont cloués au sol.