L’AIE constate qu’en revanche, les investissements dans les hydrocarbures de schiste se portent mieux aux Etats-Unis où ils ont augmenté, en 2016, alors que les coûts de production ont baissé de moitié depuis 2014.
Durant l’année 2016, l’investissement dans le secteur pétrolier mondial a chuté à son plus bas niveau depuis les années 1940, révèle un rapport rendu public aujourd’hui par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Selon ce rapport, les découvertes de pétrole ont baissé à 2,4 milliards de barils en 2016, contre une moyenne de 9 milliards de barils par an durant les quinze dernières années.
L’agence indique que ce recul concerne principalement les gisements de ressources conventionnelles précisant que les nouveaux projets lancés pour exploiter des ressources conventionnelles ont représenté un volume de 4,7 milliards de barils, soit une baisse de 30% sur un an.
Ce ralentissement est lié à la chute des prix du pétrole dès 2014, dans un marché marqué par une surabondance de l’offre.
Un état de fait qui « ajoute un sujet d’inquiétude pour la sécurité énergétique mondiale dans un contexte de risques géopolitiques croissant dans plusieurs pays producteurs importants, comme le Venezuela », estime l’AIE.
L’agence prévoit le maintien de cette même situation durant l’année en cours, avec une baisse des dépenses d’investissements pour la troisième année consécutive.
L’AIE : L’investissement dans le non-conventionnel se porte bien
L’AIE constate qu’en revanche, les investissements dans les hydrocarbures de schiste se portent mieux aux Etats-Unis où ils ont augmenté, en 2016, alors que les coûts de production ont baissé de moitié depuis 2014.
L’agence évoque, à titre d’exemple, un gisement au Texas, dont le niveau de prix du baril à partir duquel les coûts de production sont couverts est tombé autour de 40/45 dollars.
La cohabitation sur un marché « à deux vitesses » se confirme entre le secteur conventionnel et les hydrocarbures de schiste, observe Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, cité dans le document de l’agence.
Il y a lieu de noter que ces chiffres sont rendus publics au moment où les pays producteurs de pétrole, Opep et non Opep, envisagent de reconduire l’accord de réduction de leur production en vigueur depuis janvier et devant toucher à sa fin en juin. Reste à savoir si ces pays hésiteront, à présent, à reconduire l’accord pour ne pas encourager le pétrole du schiste américain qui profitera d’une augmentation des prix induites par le recul de l’offre.