On reparle de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE). Un quart de capital va être libéré et la première succursale sera ouverte à Nouakchott. Une bonne nouvelle qui vient… très lentement, trop lentement.
Les 5 pays maghrébins ont convenu de libérer le quart du capital de la banque Maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), moyennant une enveloppe de 150 millions de dollars, a indiqué vendredi son DG Noureddine Zekri.
La nouvelle, annoncée au cours d’une conférence sous le thème de “l’implantation des sociétés tunisiennes en Algérie : le partenariat et la complémentarité économique” est indéniablement bonne. On peut aussi se féliciter que la première succursale sera ouverte en Mauritanie avant fin 2017.
Ces bonnes nouvelles sont immédiatement tempérées quand on se rappelle que le projet de Banque maghrébine d’investissement a été avalisé par les gouvernements des pays de l’Union du Maghreb en 1991.
Le projet, modeste dans son ampleur avec un capital de 500 millions de dollars, était devenu une sorte de symbole d’un Maghreb contrarié où des projets techniquement ficelés attendent à l’infini leur «libération » par les politiques. Il y a eu au cours de ces décennies tellement de fausses annonces sur le démarrage de la BMICE qu’elle est devenue, malgré sa modestie, le symbole du grand ratage.
Annoncée en 1991, l’assemblée générale constitutive de la BMICE s’est finalement tenue 24 ans plus tard, le 21 décembre 2015 à Tunis en présence des ministres des finances des cinq pays. (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc, Tunisie).
Noureddine Zekri, qui a été secrétaire d’État tunisien au Développement et à la Coopération internationale, avait été désigné directeur général de la BMICE dont le siège est à Tunis. L’annonce faite vendredi survient de ce fait plus d’un an après la naissance officielle de la banque, ce qui illustre l’extrême lenteur de la mise en place opérationnelle de la banque.
Si lent, si long
Ce n’est que récemment que la BMICE, installée sur les Berges du Lac 2 Tunis a lancé des avis de recrutement de douze hauts cadres originaire d’un « des pays maghrébins (Algérie, Lybie, Maroc, Mauritanie, Tunisie) » et ayant une « large expérience dans le domaine bancaire.»
Ces hauts cadres « seront chargés du lancement de ses opérations de financement des projets et initiatives contribuant à l’intégration et au développement économique du Maghreb. ». Le dernier délai de réception des candidatures est le 02 mars 2017.
Tout se fait donc trop lentement au Maghreb même des opérations très modestes. On ne peut même pas se consoler en reprenant le proverbe italien « chi va piano va sano ». Pour un projet validé en 1991, l’expression «va lentement» est pour le moins exagérée…
Pour rappel, l’Union du Maghreb Arabe a été préparée lors du sommet de Zéralda (Algérie) le 10 juin 1988 et le traité constitutif de l’Union du Maghreb Arabe a été signée lors sommet du Marrakech le 17 février 1989. Difficile de dire qu’on va «lentement » pour décrire ce surplace. Mais bien sûr, bon vent à la BMICE…