Les législatives tunisiennes vues d’Algérie "cette élection qui sonne comme un désaveu pour les islamistes" - Maghreb Emergent

Les législatives tunisiennes vues d’Algérie “cette élection qui sonne comme un désaveu pour les islamistes”

Facebook
Twitter

Les élections législatives du 26 octobre ont consacré selon El Watan la « bipolarisation » de la scène politique, entre les sociaux-démocrates de Nidaa Tounes et les islamistes d’Ennahda, qui ont obtenu, à eux seuls, les trois-quarts des 217 sièges du nouveau Parlement.

 

Les élections législatives en Tunisie ont été abondamment commentées par la presse nationale.  Dans leur majorité, les journaux algériens ont mis en perspective la victoire des laïcs représentés par le parti Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi sur les islamistes d’Ennahda. « Entre les islamistes (d’Ennahda, Ndlr), exclus du jeu politique par le passé, et les démocrates (Nidaa Tounes, Ndlr), les Tunisiens ont tranché en faveur de ces derniers, préférant la démocratie à l’aventure », commente ainsi le quotidien Liberté au lendemain de l’annonce des résultats partiels donnant l’avantage au parti de Béji Caïd Essebsi. « Même si le score ne confère pas une majorité au parti de Béji Caïd Essebsi et laisse une assez grande marge de manœuvre au mouvement de Rached Ghannouchi, il n’en demeure pas moins que cette élection sonne comme un désaveu des islamistes, présentés comme seule alternative au régime de Ben Ali, mais aussi à la troïka formée au lendemain de la chute de Ben Ali et de l’amorce de la période de transition », ajoute le rédacteur de l’article.  Ce vote sonne comme une sanction infligée par les Tunisiens aux islamistes menés par Rached Ghannouchi, auxquels les tunisiens reprochent, ajoute Liberté, son incapacité à trouver des solutions à la crise financière dans laquelle se débat le pays. « Réalistes, les Tunisiens sont très attentifs à la situation financière du pays et se demandent à quoi ont servi tous les prêts et autres dons reçus par le gouvernement, qui était contraint, en dernier ressort, à puiser dans les poches des fonctionnaires, en multipliant les taxes et autres retenues », croit savoir le quotidien. Le journal El Watan abonde dans la même sens et souligne que Béji Caïd Essebsi et son parti Nidaa Tounes « sont parvenus à détrôner Rached Ghannouchi et le parti islamiste Ennahda de l’avant-garde du paysage politique en Tunisie, lors des élections législatives d’avant-hier (dimanche, Ndlr), remportées haut la main par le parti de Béji (Essebsi), qui a obtenu autour de 85 sièges, alors qu’Ennahda ne parviendrait pas à dépasser les 70 élus, selon les résultats partiels annoncés hier (lundi, Ndlr) par l’Instance de surveillance des élections (ISIE) », écrit le journal.

Nidaa Tounes, Ennahda et les autres…

 Les élections législatives du 26 octobre ont consacré selon El Watan la « bipolarisation » de la scène politique, entre les sociaux-démocrates de Nidaa Tounes et les islamistes d’Ennahda, qui ont obtenu, à eux seuls, les trois-quarts des 217 sièges du nouveau Parlement. « L’Union populaire libre du milliardaire Slim Riahi est troisième avec 17 sièges, alors que le Front populaire de la figure emblématique de l’opposition, Hamma Hammami, arrive en 4e position avec 12 sièges », écrit le quotidien sous la plume de son correspondant à Tunis.

Le parti Afek Tounes, crée après le départ de Ben Ali, arrive en cinquième place avec neuf sièges, alors que les autres partis « n’ont obtenu que des miettes ». Parmi ces partis il y a le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki, Ettakattol du président de l’Assemblée nationale constituante, Tayar Al Mahabba de Hachemi Hamedi, Mustapha Ben Jaâfar et le parti Al Joumhouri de l’opposant Ahmed Néjib Chebbi. « Ces quatre partis, dont les présidents sont candidats aux élections présidentielles, ont obtenu moins de 2% des suffrages et très peu de sièges. C’est dire l’étendue des dégâts causés par ce scrutin ».

Le président d’El Mahaba annonce son retrait de la course à la présidentielle

Le journal El Khabar titre en Une « les laïcs battent les islamistes en Tunisie », soulignant qu’une coalition est envisagée entre les deux principaux vainqueurs, Nidaa Tounes et Ennahda. Le quotidien arabophone dresse un portrait du grand vainqueur de ces élections en l’occurrence Béji Caïd Essebsi. Agé de 87 ans, le président de Nidaa Tounes a occupé les postes de ministre de la Défense et de l’Intérieur sous l’ère du président disparu Habib Bourguiba. Il a été aussi président du Parlement sous le règne du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, avant de créer en 2012 Nidaa Tounes qui fédère d’anciens cadres du rassemblement constitutionnel (dissous) ainsi que des syndicalistes et des militants de gauche.

Le journal Ech-Chourouk qui ne cache pas ses penchants pour les islamistes a donné quelques résultats partiels des élections et titre « le parti de Caïd Essebsi obtient 83 sièges (au Parlement) avec un taux de 38,24% et Ennahda se contente de 68 sièges avec 31,33% des suffrages ». Le quotidien arabophone rapporte dans la foulée qu’El Hachemi Hamdi président d’El Mahaba a annoncé son retrait de la course à la présidentielle prévue le 23 novembre après son camouflet lors des législatives car n’ayant obtenu qu’un seul siège.

Facebook
Twitter