Pour la première fois depuis le début du soulèvement populaire le 22 février 2019, en Algérie, les manifestants ont brandi ce vendredi la menace de la désobéissance civile.
Dès le début de la grande marche, après la prière du vendredi, les manifestants ont répété un nouveau slogan: «la désobéissance civile arrive ». Les manifestants venus des trois axes principaux de la marche en direction de la Grande poste d’Alger (Rue Hassiba Ben Bouali- Boulevard Colonel Amirouche, Rue Didouche Mourad et Bab El Oued- Place des martyrs) ont appelé principalement à la désobéissance civile prochainement.
En plus de cet avertissement adressé au pouvoir, les marcheurs ont réclamé une nouvelle fois un Etat civil et ont critiqué le chef de l’État-major de l’armée nationale populaire, Ahmed Gaid Salah. Sa feuille de route a été notamment rejetée. « Il n’y aura pas d’élections avec la bande », « il n’y a pas de dialogue avec la bande et Karim Younes », ont-ils scandé.
Les derniers événements en date sont la mise en place de la commission du dialogue et de la médiation présidée par Karim Younes et le discours de Gaid Salah. Ce dernier a affirmé qu’il n’est « plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue ; un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats. De telles méthodes et thèses sont catégoriquement rejetées (…) ».
Une forte mobilisation des forces de l’ordre a été enregistrée dès le matin. Vers 11H, à Alger-centre. Maghreb Emergent a constaté plusieurs arrestations du côté de rue Didouche Mourad. Les citoyens et les journalistes qui prenaient des photos où qui filmaient ont subi des intimidations ou ont été interpellés par la police.