L’Algérie et l’Union européenne (UE) ont réitéré mardi à Alger leur détermination à développer leur partenariat dans le domaine énergétique englobant à la fois les énergies fossiles et renouvelables.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la 3eme réunion annuelle du Dialogue politique de haut niveau sur l’énergie entre l’Algérie et l’UE, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, et le Commissaire européen en charge de l’action pour le climat et l’énergie, Miguel Aias Canete, ont exprimé la volonté des deux parties de renforcer davantage leur partenariat et coopération dans le domaine gazier, y compris le Gaz naturel liquéfié (GNL), et l’industrie photovoltaïque.
Interrogé sur les contrats d’approvisionnement en gaz entre l’Algérie et l’UE qui arrivent à terme, M. Guitouni a indiqué que « les négociations sont en cours », précisant que les contrats gaziers avec l’Espagne ont été signés.
« Les représentants de Sonatrach se trouvent ce mardi à Madrid pour discuter des contrats restants », a-t-il fait savoir.
Dans ce sens, le ministre a rappelé la « traditionnelle fiabilité » de l’Algérie en matière de livraison des hydrocarbures à ses clients.
Concernant les interconnexions électriques entre l’Algérie et la rive nord de la Méditerranée, M. Guitouni a expliqué que cela dépendait de la mise en place d’une interconnexion entre les pays européens eux-mêmes, notamment entre l’Espagne et la France, avant de penser à le faire entre l’Algérie et ces pays.
Il a également relevé la nécessité d’établir l’interconnexion entre l’Algérie et le Maroc et entre l’Algérie et la Tunisie.
A ce propos, il a relevé que l’Algérie avait d’ores et déjà introduit une demande officielle auprès du représentant européen pour intégrer le marché européen des interconnexions, permettant ainsi une exportation du surplus d’électricité produite à partir de l’énergie solaire vers l’Europe.
« L’Algérie est un partenariat fiable avec qui nous n’avons jamais eu de problème » (Aias Canete).
Pour sa part, le Commissaire européen à l’Energie a indiqué, dans sa réponse à une question d’un journaliste sur une éventuelle remise en cause des contrats à long terme de gaz conclus entre l’Algérie et l’UE à l’avenir, que les volumes de gaz des nouveaux contrats d’approvisionnement entre l’Algérie et l’UE « resteront stables ».
Il a, dans ce sens, expliqué que le premier souci de l’UE est l’approvisionnement en gaz naturel, sachant que l’Algérie est « l’un des principaux fournisseurs de l’UE en lui exportant 13% de ses besoins »
Concernant la future loi sur les hydrocarbures en cours d’élaboration par le gouvernement algérien, il a avancé qu’elle va « encore renforcer le climat des affaires en Algérie », précisant que « le dialogue entre l’Algérie et l’UE est très positif ».
S’agissant du GNL, M. Aias Canete a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une substitution mais d’une possibilité additionnelle au gaz naturel, affirmant que l’UE respecte tous ses contrats en matière de gaz naturel: « L’Algérie possède un potentiel énorme en matière de production de gaz naturel et aussi en gaz de schiste. Nous pensons que le GNL va devenir important. C’est pour cela que l’UE a développé une stratégie qui s’ajoute à ses accords ».
Industrie photovoltaïque: pour un rapprochement des industriels des deux pays
Par ailleurs, il a annoncé qu’une Feuille de route avait été établie par l’Algérie et l’UE lors de cette réunion d’Alger pour renforcer leur partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie au cours des années à venir.
Ce plan de travail comprend notamment l’organisation d’un atelier de mise en relation entre des industriels algériens et européens dans le but de développer une industrie photovoltaïque en Algérie.
S’agissant du partenariat algéro-européen dans le domaine gazier, M. Aias Canete a affirmé que l’Algérie est « l’un des fournisseurs principaux » de gaz naturel de l’UE laquelle « compte rester son principal client » dans ce domaine.
« Dans le contexte actuel du marché mondial de gaz naturel liquéfié, qui devient de plus en plus compétitif, je suis certain que l’UE peut compter sur l’Algérie en tant que fournisseur de ce produit, tout en poursuivant les importations par l’UE à travers les gazoducs existants », a-t-il avancé.
De surcroît, il a relevé que cette réunion a aussi permis aux deux parties de « faire le point sur l’immense potentiel de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables », tout en affirmant que « l’UE soutient le développement d’une industrie photovoltaïque algérienne ».
Il a rappelé, dans ce contexte, la signature en mars 2017 d’une convention de financement de programme de coopération et d’appui aux énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, doté de 10 millions d’euros.
Pour M. Aias Canete, cette 3ème réunion annuelle du Dialogue politique de haut niveau sur l’énergie entre l’Algérie et l’UE a permis de « renforcer la relation entre les deux parties », ajoutant que le partenariat stratégique, conclu entre les deux parties, dans le domaine de l’énergie, « est un des piliers de leurs relations ».