Les Panama Papers atteignent le patron des patrons » algérien Ali Haddad. Le Monde a révélé le nom de sa société offshore, l’achat d’un hôtel à Barcelone pour plus de 67 millions d’euros. Et d’avoir sous-traité des travaux avec une société turque qui ont donné lieu à une surfacturation. « Du réchauffé » et des « affirmations sans fondements » a réagi Ali Haddad
Ali Haddad, patron du FCE, lui aussi une compagnie offshore en enregistrée par Mossack Fonseca et qui est gérée par Guy Feite, un français établi au Luxembourg dont le nom a été déjà cité comme gestionnaire de la société offshore de Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’industrie et des mines.
C’est ce que révèle un article de Lyas Hallas dans le journal Le Monde daté du mardi. Le nom de la société, enregistrée dans les iles Vierges britanniques en novembre 2004 est la Kingston Overseas Group Corporation (KOGC).
La KOGC dispose d’un compte dans une agence londonienne de la HSBC avec un revenu déclaré en février 2008 de 67 000 livres sterling (environ 88 000 euros à l’époque) avec un « revenu prévu pour les douze mois suivant l’ouverture du compte » qui était de 2,43 millions de livres sterling.
Selon l’article, le nom d’Ali Haddad a été bien dissimulé et n’est apparu qu’à la faveur d’un inventaire de Mossack Fonseca «qui a contraint Guy Feite à communiquer dans un courriel datant du 13 avril 2010 les noms des bénéficiaires économiques de quelque 70 compagnies administrées par sa société.
Outre cet aspect qui pourrait relever de l’infraction au régime des changes – si l’argent déposé dans une banque étrangère est le produit d’une activité en Algérie -, l’article évoque : « l’achat en décembre 2011 l’Hôtel Palace (ex-Ritz) de Barcelone » pour la somme de 67,6 millions d’euros. Cela au nom de la « Aginyo, Invesiones y Gestiones Inmobiliarias, S.L., société qui appartient à Ali Haddad et dont la gérante s’appelle Radia Bouziane ».
Sous-traitance surfacturée
L’article qui met en relief la proximité de Ali Haddad avec le président Bouteflika, fait état d’une affaire de sous-traitance qui aurait donné lieu à une surfacturation au détriment du trésor public.
Selon l’article, le groupe Haddad a eu des «gros contrats qu’il n’a pas la capacité d’exécuter » a eu recours à la sous-traitance avec des compagnies étrangères, espagnoles et turques notamment.
Les documents des Panama Papers auraient montré que la sous-traitance d’une partie des prestations liées au raccordement de la station de dessalement de Tafsout Honaine au réservoir de Lalla Setti, dans la wilaya de Tlemcen, et au projet de dérivation des eaux de l’oued Al-Harrach, dans la wilaya d’Alger, a donné lieu au transfert de plusieurs millions de dollars à l’étranger. ».
Les deux projets ont donné lieu à un contrat à 10 millions de dollars avec l’entreprise turque Erciyas Celik Boru, que dirige Ahmet Kamil Erciyas qui ne devrait pas dépasser « autour de 5,5 millions de dollars » indique l’article, soit un «peu plus de la moitié de ce qui a été payé dans le cadre de cette transaction. »
Ali Haddad: « Je suis un chef d’entreprise respectueux des lois »
« C’est du réchauffé et sans fondement », a déclaré Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises, selon des propos rapporté par son service de presse.
Avec cette histoire des Panama Papers, les gens se « retrouvent dans des situations de «à qui le tour » et à chaque fois « le tour et à chaque fois nous avons droit à des affirmations sans fondement ».
Ali Haddad n’est pas entré dans le détail des informations publiées par le monde : «Je suis un chef d’entreprise respectueux des lois qui met toute son énergie et ses investissements au service de l’économie et du développement de mon pays » a-t-il déclaré.